HOCKEY. Entre 1967 et 1970, Raymond Fortin a fait partie de la première cuvée des Blues de Saint-Louis qui a atteint la finale de la coupe Stanley à ses trois premières saisons dans la LNH. Après une attente d’un demi-siècle, c’est avec fierté que le Drummondvillois a vu son ancienne équipe soulever le fameux trophée au cours des derniers jours.
Aujourd’hui âgé de 78 ans, Fortin n’a rien manqué de l’épopée des Blues. La formation du Missouri est venue à bout des Bruins de Boston en remportant le septième match 4-1 sur la patinoire adverse.
«J’ai regardé ça à la télévision. Je souhaitais qu’ils gagnent. Après 52 ans, c’était à leur tour de passer à la caisse. Je suis bien content pour eux», a lancé Fortin.
Lui-même un ancien défenseur, Fortin a porté une attention particulière à la brigade défensive des Blues menée par le capitaine Alex Pietrangelo. «En finale, ce sont surtout leurs joueurs de défense qui ont fait la différence. Ils sont à la fois gros, imposants et vites, ce qui leur a permis de contrôler le jeu. Ils ralentissaient les attaquants des Bruins et ils les repoussaient loin du filet.»
«Boston a aussi bien joué, mais la blessure de Zdeno Chara n’a pas aidé. Pour gagner la coupe, il faut que tous les éléments tombent à la bonne place», a ajouté Fortin.
Membre de la toute première édition des Blues, Fortin a disputé 92 rencontres en saison régulière et six en séries éliminatoires en trois campagnes avec cette formation. Durant cette période, il a également évolué avec le club-école de l’équipe située à Kansas City.
«J’étais un défenseur très défensif. Je me retrouvais souvent à genoux ou à plat ventre pour bloquer des rondelles», a-t-il raconté.
«Pour un petit gars de Drummondville, c’était impressionnant de jouer devant 20 000 personnes, sur la même glace que des gars que j’avais vu jouer à la télévision. Mais une fois que la rondelle touche la glace, tu oublies tout ça et tu te concentres sur ton travail.»
Issus de la première expansion de la LNH, les Blues ont surpris le monde du hockey en atteignant la finale dès leurs trois premières saisons. Chaque fois, l’équipe a toutefois été balayée en quatre parties devant les Canadiens (1968 et 1969) et les Bruins (1970).
«La première année, on s’était mis à gagner quand Scotty Bowman est arrivé derrière le banc. Pour nous qualifier en séries, on devait gagner nos trois derniers matchs et espérer que l’équipe en cinquième place perde tous ses matchs, s’est remémoré Fortin.
«Notre histoire ressemble donc un peu à celle des Blues de cette année. Ils ont dû jouer du hockey de séries depuis le mois de janvier. Chaque match et chaque point était important. Ce championnat, ils le méritent donc amplement.»
Après son passage avec les Blues, celui qui était surnommé Ray Fortin a évolué dans la Ligue américaine au sein des filiales des Kings, des Canadiens et des Bruins. Il a d’ailleurs été nommé sur la deuxième équipe d’étoiles de la Ligue américaine en 1970-1971.
«Pendant une douzaine d’années, je retournais à Saint-Louis ou à Chicago lors de chaque camp pour jouer un match des anciens entre les Blues et les Blackhawks. Aujourd’hui, je n’ai plus de lien avec l’organisation, mais j’ai toujours les Blues dans mon cœur. C’est l’équipe qui m’a repêché et qui m’a donné ma première chance», a conclu celui qui a été recruté par les Blues peu après avoir aidé les Aigles de Drummondville à remporter la coupe Allan, remis à la meilleure équipe senior au Canada.