COMMUNAUTÉ. Pour la première fois au Québec, un chien Mira fait son entrée dans une maison de soins palliatifs. Clown, un Labernois de type Saint-Pierre, accompagne désormais les patients en fin de vie de la Maison René-Verrier.
Formé par la Fondation Mira, Clown a gradué il y a deux mois. Depuis qu’il s’est joint à l’équipe de la maison de soins palliatifs de Drummondville, le nouveau venu passe difficilement inaperçu auprès des patients et de leurs familles, de même que les employés et les bénévoles.
«On a accueilli notre Clown avec grand bonheur. Il fait partie de notre vie maintenant, se réjouit la directrice générale de la Maison René-Verrier, Marie-Julie Tschiember, qui est aussi sa maîtresse. Pour les patients, ça devient un service de zoothérapie d’une qualité extraordinaire.»
Âgé de 18 mois, Clown porte bien son nom. Ce mâle de 90 livres aux longs poils noirs et blancs redonne la joie à ceux qu’il croise sur son passage. «C’est un chien extrêmement calme et docile. Il amène une quiétude supplémentaire, un sentiment de sécurité et une présence qu’aucun humain ne peut combler», énumère-t-elle.
Le chien, qui détient les qualités du Labrador et du Bouvier Bernois, passe en moyenne 8h par jour au travail. Il effectue des tournées avec les infirmières. «Il reste au pied de la porte et attend le signal pour entrer ou pas dans la chambre du patient», explique Mme Tschiember.
Certains prennent même rendez-vous avec Clown. C’est le cas de Brigitte Paré, qui partage ses derniers moments avec l’animal. «Ça adoucit le quotidien. Je lui dis ce que je vis. C’est comme un ami fidèle», confie-t-elle.
Parfois, Clown se couche près d’elle dans son lit. À d’autres occasions, c’est elle qui, avec l’aide du personnel, descend de son fauteuil roulant pour s’asseoir par terre, à ses côtés. Puis, elle pose sa tête contre celle de Clown et lui souffle à l’oreille ses confidences.
«Je lui partage les secrets de ma vie», murmure-t-elle.
Le bon chien
La Maison René-Verrier devient la première des 34 maisons de soins palliatifs au Québec à bénéficier des services d’un chien Mira. C’est un véritable cadeau que lui offre la Fondation Mira, qui assume les frais de ce projet-pilote, ceux-ci s’élevant à 25 000$.
L’idée a germé à la suite d’une discussion entre la directrice générale de la Maison René-Verrier et le directeur général de la Fondation Mira. «Ça fait deux ans qu’on attendait le bon moment, qu’on attendait le bon chien», lance Marie-Julie Tschiember.
Le caractère de l’animal devait cadrer dans l’environnement de la maison de soins palliatifs. «Clown a été choisi parce qu’il était calme, mais surtout parce qu’il démontrait naturellement une belle sensibilité envers les humains», fait savoir le directeur général de la Fondation Mira, Nicolas St-Pierre.
Clown, dont le nom vient de la thématique donnée à sa portée, était d’abord voué à être un chien d’assistance pour les personnes à mobilité réduite. «Mais aussi gros et fort qu’il est, il est aussi paresseux. Il a été déclassé du programme de chien d’assistance», rigole Mme Tschiember.
Il a ensuite commencé un programme pour chien-guide où il devait notamment rapporter des objets. Encore là, il n’a pas été retenu en raison de son caractère plutôt porté vers la sieste!
«C’est là que le directeur général de Mira s’est dit qu’avec un tempérament comme ça, ça serait parfait pour nous. La vie est bien faite», conclut-elle.
Depuis son ouverture il y a quatre ans, environ 600 patients et leur famille ont bénéficié gratuitement des soins palliatifs et des soins de fin de vie de la Maison René-Verrier.