COURSE À PIED. 22 juin 2018. Ce jour-là, tout a changé pour Diane Dumas, une Drummondvilloise qui a perdu son fils de 24 ans dans un terrible accident de motocyclette. Alors que l’envie de «tout foutre en l’air» lui passe régulièrement en tête, cette femme de 53 ans s’accroche et court des kilomètres chaque semaine, pour penser à lui… pour rester debout.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Diane Dumas a toujours réservé à son agenda plusieurs plages horaires pour l’exercice physique. En plus de s’être entraînée en salle, elle pratique le ski alpin, la randonnée pédestre, le canicross et, depuis quelques années, elle consacre beaucoup de temps à la course à pied, un sport qu’elle qualifie de libérateur.
«J’ai commencé à courir il y a environ 7 ans. Cela m’a beaucoup aidé à vivre les difficultés de mon fils qui vivait avec le syndrôme de la Tourette, ce qui l’amenait à consommer des drogues et de l’alcool», exprime Diane Dumas.
Elle ne compte plus les épreuves auxquelles elle a participé au cours des trois dernières années. En plus de la course Des Chênes-toi, qu’elle fait chaque année, elle a pris le départ du demi-marathon d’Ottawa à deux reprises, participé au demi-marathon des Vergers (Rougemont), foulé des kilomètres à Trois-Rivières avec d’autres femmes lors de la course Une fille qui court, couru à Sorel – sa ville natale -, et participé récemment à l’épreuve du 15 kilomètres à la course des Érables (Saint-Grégoire). Chaque semaine, qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il fasse chaud, elle parcourt des kilomètres, parfois en solo; parfois avec des amies avec qui elle réalisera son plus grand défi sportif l’automne prochain : courir un marathon à Toronto.
«Je vais le faire pour lui…», souffle-t-elle.
Lui, c’est bel et bien son fils. Anthony Rheault, un jeune homme dans la fleur de l’âge qui s’est éteint subitement l’été dernier, dans un funeste accident.
«J’étais très près de mon fils. On avait une très belle complicité et on aimait faire de la randonnée en montagne ensemble. Je l’aidais de mon mieux à se prendre en main, malgré la maladie. La course me sauve la vie. Je le sens à mes côtés à chacun de mes pas», partage-t-elle.
Malgré toute la détermination qu’elle met dans son sport, Diane Dumas lutte quotidiennement pour garder le rythme, pour conserver la tête hors de l’eau.
«J’ai souvent le goût de tout foutre en l’air, mais je veux tellement que mon entourage comprenne que j’ai ce besoin vital de parler de lui, d’honorer sa mémoire… de ne jamais oublier. C’est ce qui me pousse à avancer et à courir.»
D’ailleurs, depuis le décès de son enfant, Mme Dumas court toujours avec une photo de lui, tout sourire, accrochée sur son t-shirt et une épinglette en forme d’ange. Comme quoi une maman restera toujours une maman, peu importe les circonstances.
Le dimanche 19 mai prochain, des milliers de coureurs affronteront les différents parcours proposés lors de la course Des Chênes-toi. On dit souvent que chaque coureur a son histoire… sa raison de courir. Le journalexpress.ca vous présente quelques parcours des plus inspirants.