HOCKEY. Le gala de fin de saison des Voltigeurs avait des allures de funérailles, mardi soir, à l’école secondaire La Poudrière. Acceptant difficilement l’élimination de l’équipe dans le carré d’as de la LHJMQ, les vétérans Joseph Veleno et Nicolas Beaudin ont tenu à faire leur mea-culpa.
Après un départ canon dans la série contre les Olympiques, Veleno a connu une baisse de régime face au Phoenix en deuxième ronde du tournoi printanier. Faisant l’objet d’une surveillance étroite en demi-finale, le joueur de centre étoile a tardé à se mettre en marche face aux Mooseheads avant de terminer la série en force. Cet ultime effort ne fut pas toutefois suffisant pour propulser son équipe en finale de la coupe du Président.
«C’est triste, parce qu’on voulait vraiment gagner cette année. Contre Halifax, ça aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. Les deux équipes ont joué une bonne série. On aurait aimé provoquer un septième match et atteindre la finale, mais au hockey, il faut un gagnant et un perdant. Chacun d’entre nous doit se servir de cette expérience pour devenir meilleur», a expliqué Veleno, en pointant également du doigt les déboires des unités spéciales.
«Leur jeu de puissance nous a fait vraiment mal. Dans les trois premiers matchs de la série, notre désavantage numérique n’a pas livré la marchandise. Si on avait mieux joué dans cette facette du jeu, l’histoire aurait pu être différente.»
Après avoir établi des sommets personnels avec 42 buts et 104 points en seulement 59 parties en saison régulière, Veleno a ajouté 8 buts et 17 points en 16 joutes éliminatoires. «Mes performances ont été correctes, sans plus. Quand je ne marquais pas, j’essayais d’être responsable dans les deux sens de la patinoire. J’ai fait de mon mieux pour aider l’équipe à gagner, mais je pense que j’aurais pu en donner un peu plus.»
Malgré cette vive déception, Veleno a vu les Red Wings de Détroit lui consentir un contrat d’entrée de trois ans, mercredi. Le choix de première ronde (30e rang au total) au dernier repêchage de la LNH devrait amorcer sa carrière professionnelle dès l’automne prochain. Rappelons que malgré ses 19 ans, l’ancien capitaine des Sea Dogs est déjà admissible à jouer dans la Ligue américaine puisqu’il a fait ses débuts dans les rangs juniors dès l’âge de 15 ans.
«Je ne connais pas encore les plans que les Wings ont pour moi, mais je vais m’entraîner fort cet été pour arriver prêt au camp. Je veux devenir plus fort physiquement et encore plus vite sur mes patins, car le jeu est très rapide chez les professionnels. Je veux améliorer mon jeu physique et être plus agressif dans les batailles le long des bandes», a fait savoir l’attaquant natif de Kirkland, qui a hérité de deux prix (joueur offensif et joueur le plus utile) lors du gala des Voltigeurs.
Beaudin fier malgré tout
À l’instar de son compagnon de pension, Nicolas Beaudin n’a pas caché sa déception dans une entrevue accordée à L’Express.
«Ce n’est pas facile à accepter. Cette année, notre but était d’aller à la coupe Memorial et rien d’autre. La série contre Halifax aurait pu aller d’un bord comme de l’autre, mais je trouve qu’on n’a pas été chanceux. Avec un peu de chance, on aurait pu gagner cette série-là, mais c’est ça le hockey. Même si ça n’a pas fonctionné, on reste fiers. On a connu une belle saison», a souligné le défenseur de 19 ans natif de Châteauguay.
Quelques heures après le congédiement du directeur général Stéphane Desroches, Beaudin était également habité par un sentiment de culpabilité. «Ce n’est jamais facile de voir quelqu’un partir comme ça. Stéphane a fait du bon travail pour aller chercher les éléments nécessaires afin qu’on fasse un bout de chemin en séries. Les coachs aussi ont fait du très bon travail. On ne peut pas blâmer ni Stéphane ni le personnel d’entraîneurs. C’était à nous, les joueurs, de faire le travail.»
Ennuyé par une fracture du poignet et une commotion cérébrale en saison régulière, le quart-arrière des Voltigeurs a ensuite été limité à huit points (2-6) en 16 joutes éliminatoires. Le finaliste au trophée Émile-Bouchard dans la LHJMQ n’a obtenu qu’une passe en demi-finale. «Chaque soir, je faisais tout en mon possible pour amener l’équipe à un autre niveau. Offensivement, j’aurais aimé en faire plus. J’ai eu des chances, mais les bonds n’étaient pas de mon côté autant qu’en saison régulière. Par contre, je me suis vraiment amélioré sur le côté physique et défensif. J’ai montré que je peux contribuer dans les deux sens de la patinoire, pas juste du côté offensif. Ça va m’aider à passer au prochain niveau.»
Repêché au premier tour par les Blackhawks de Chicago (27e rang au total), Beaudin a déjà un contrat de trois ans en poche. «La prochaine étape pour moi, c’est de jouer chez les pros, que ce soit dans la Ligue nationale ou la Ligue américaine. J’ai un gros été d’entraînement devant moi. Je veux arriver prêt au camp pour faire ma place dans l’organisation», a-t-il conclu avec son assurance habituelle.
Avec sa récolte de 167 points en quatre saisons en carrière dans l’uniforme des Voltigeurs, Beaudin s’est hissé au deuxième rang chez les défenseurs dans l’histoire de la concession. Éric Tremblay (230 points) détient toujours ce record.
Récipiendaires du gala
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Prix Alexandre-Demers : Brandon Skubel
- Joueur le plus utile : Joseph Veleno
- Joueur offensif : Joseph Veleno
- Joueur défensif : Félix Lauzon
- Joueur Impact : Dawson Mercer
- Plombier de l’année : Jarrett Baker
- Recrue de l’année : Nicholas Girouard
- Joueur-étudiant : Thomas Pelletier
- Bénévole de l’année : Yves Casault
- Administrateur de l’année : Daniel Dumaine
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