FAMILLE. Les tables à langer sont souvent absentes ou uniquement présentes dans les toilettes des femmes. La question se pose : pourquoi, en 2019, les tables à langer se font-elles encore rares dans les toilettes des hommes?
Dimanche, en début de soirée, une jeune famille termine son repas dans une chaîne de restauration rapide de Drummondville. Avant de partir, le père se rend aux toilettes pour changer la couche de son plus jeune.
En moins d’une minute, il revient voir sa conjointe, son enfant dans les bras. Dans la salle de bain des hommes, il n’y a pas de table à langer. Laissant le plus vieux avec son père, la mère va finalement changer le bambin dans celle des femmes.
Advenant que la mère n’eût été là, est-ce que le père aurait été contraint d’aller dans les toilettes des femmes? Aurait-il fallu qu’il change la couche de son enfant sur le sol de la toilette ou encore dans l’auto?
À Drummondville, comme ailleurs dans la province, aucun règlement n’oblige les lieux publics à s’équiper de tables à langer dans les salles de bain des hommes et des femmes. La décision revient donc aux commerçants, que ce soit les cafés, les restaurants ou encore les magasins à grande surface.
Besoins
Dans le cadre de sa Politique familiale municipale et de sa Politique d’accessibilité universelle, la Ville de Drummondville s’engage à mettre en place des infrastructures et des services qui répondent aux besoins des jeunes familles.
«Il y a des tables à langer dans pratiquement tous les bâtiments municipaux d’importance. Chaque fois qu’on fait la rénovation d’un immeuble, c’est sûr et certain qu’il y apparaît une table à langer», indique Steven F. Watkins, directeur des Services à la vie citoyenne à la Ville de Drummondville.
Il soutient que la Ville est ouverte à aménager des tables à langer, autant dans les toilettes des hommes que dans celles des femmes. «Quand on en installe, on le fait dans les deux salles de bain pour ne pas discriminer personne. Ça n’existe plus ça, en 2019, qu’il y a juste les mamans qui s’occupent des enfants», commente-t-il.
À Drummondville, les demandes pour des tables à langer dans les toilettes des hommes et des femmes remontent à récemment. «Ça ne fait pas de nombreuses années que la Ville s’est mise à mettre des tables à langer. C’est une demande assez récente. On en a entendu parler dans les cinq dernières années, admet M. Watkins. Les demandes qu’on a reçues aux endroits prioritaires, on en a mis. Si quelqu’un fait une demande pour des tables à langer dans un bâtiment municipal, c’est rare qu’on refuse. On est très ouvert.»
Au cours des dernières années, des personnalités connues, comme Barack Obama et Ashton Kutcher, ont élevé leur voix pour exiger que chaque salle de bain d’un établissement public, autant pour les hommes que les femmes, soit dotée d’une table à langer.
