BASKETBALL. Au cours de la dernière décennie, la région est devenue une véritable plaque tournante en basketball en fauteuil roulant. Pour la première fois, Drummondville sera le théâtre des finales provinciales de cette discipline, du 29 au 31 mars.
Coïncidant avec le dixième anniversaire du club de basketball en fauteuil roulant du Centre-du-Québec, ce tournoi tenu sous l’égide de Parasports Québec se déroulera dans les deux gymnases du Cégep de Drummondville. La compétition réunira pas moins de 200 athlètes et entraîneurs venus des quatre coins de la province.
Durant ces trois journées, 18 équipes seront en action dans les catégories mini, A, AA et AAA. Les Vikings du Centre-du-Québec seront représentés chez les minis ainsi que dans la classe A.
L’an dernier, les Vikings avaient remporté la médaille d’or dans la classe A lors du championnat provincial disputé à Montréal. Cette année, les Centricois ont complété leur saison régulière avec une fiche parfaite de 15 victoires et aucune défaite. Formée à parts égales de joueurs de la région de Drummondville et des Bois-Francs, l’équipe dirigée par Véronique Desrochers vise rien de moins que la médaille d’or.
Parmi les joueurs à surveiller chez les Vikings, il y a notamment Gabriel Giguère. Lors des récents Jeux du Canada tenus à Red Deer, en Alberta, ce dernier a aidé l’équipe du Québec à remporter la médaille de bronze. «On était les champions en titre des quatre dernières éditions des Jeux du Canada. On était donc les favoris, même s’il y avait juste deux vétérans de retour. C’est un peu décevant d’avoir perdu en demi-finale, surtout par un seul point d’écart. Ça s’est joué sur un seul lancer à la fin du match. Le côté positif, c’est qu’on a ensuite gagné la médaille de bronze au lieu de perdre la médaille d’argent», a raconté l’athlète âge de 17 ans.
Souffrant de paraparésie spastique, une maladie héréditaire qui le contraint de se déplacer en fauteuil roulant, Gabriel Giguère vise une participation aux Jeux paralympiques, à l’image de son amie Élodie Tessier. «J’ai fait de la paranatation avec le club des Requins et de l’athlétisme au Défi sportif, mais j’adore les sports d’équipe comme le basketball en fauteuil roulant. J’aime la chimie qui règne entre les joueurs et le sentiment de dépassement de soi que ça me procure.»
Ce dernier estime que dans ce sport, chaque membre d’une équipe a son importance sur le terrain. «Selon leur handicap, les joueurs sont classifiés sur une échelle de 0 à 4,5 points. Un joueur qui n’a pas de handicap compte pour 4,5 points. On ne peut envoyer plus de 15 points sur le terrain en même temps. Certains joueurs qui sont moins bien classés vont donc faire du blocage pour empêcher les joueurs mieux classés de lancer au filet. Parfois, les joueurs de milieu de pointage sont oubliés et ils en profitent pour marquer.»
Fondé en 2009, le club des Vikings compte aujourd’hui une quarantaine de membres. Dernièrement, la région du Centre-du-Québec a d’ailleurs raflé la médaille d’or lors des Jeux du Québec disputés à Québec. «Il y a quelques années à peine, on manquait de joueurs, a expliqué le président et cofondateur du club, Daniel Mailhot, lors d’une récente conférence de presse. Maintenant, c’est nous qui en prêtons aux autres régions pour qu’ils puissent participer aux Jeux du Québec. Il faut dire qu’au centre de réadaptation Interval, les intervenants parlent de notre club aux jeunes. Ça nous permet de recruter plusieurs nouveaux joueurs.»
«Le basketball, ça apporte de gros changements dans la vie de ces jeunes, a renchéri la mère de Gabriel Giguère, Julie Mercier. Ça leur permet d’améliorer leur qualité de vie et leur estime de soi. Ça leur procure une belle motivation.»
Dans la classe A, les Vikings disputeront la demi-finale le samedi 30 mars, dès midi. Les deux équipes des mini-Vikings seront ensuite en action à 13 h 30 ainsi qu’à 14 h 15. Les matchs pour les médailles auront lieu dans la journée de dimanche. «On invite les gens à venir voir le tournoi en grand nombre. On souhaite que l’événement fasse découvrir notre sport à la population. Le basketball en fauteuil roulant est un sport captivant et valorisant qui gagne à être connu», a conclu Daniel Mailhot.