De décrocheur à entrepreneur

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Par Ghyslain Bergeron
De décrocheur à entrepreneur
Patrick Bellerose ne s’est jamais laissé abattre par les épreuves. (Photo : Ghyslain Bergeron)

RESTAURANT. Il y a de ces gens qui s’accrochent à la vie. Patrick Bellerose en est un bon exemple. Après avoir subi un échec en restauration, perdu plusieurs proches au cours des dernières années et survécu à un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2018, l’entrepreneur fera revivre son «bébé», Patou pizza, sur la rue Lindsay, à la suite d’un important investissement.

D’entrée de jeu, le sympathique entrepreneur ne renie pas son passé. «L’école, ça n’a jamais été ma grosse force, je n’ai même pas mon secondaire un… Mais, tout au long de ma vie, j’ai été à l’écoute des professionnels avec qui j’ai travaillé et cette expérience me sert aujourd’hui», a-t-il expliqué.

À l’âge de 18 ans, il a découvert le domaine de la restauration et de la livraison et, depuis ce jour, il en a fait son gagne-pain.

«J’adore le service client et le contact avec le public. J’ai besoin de parler avec les gens. En 2011 j’ai créé Dépanne Express. Au début, c’était vraiment pour dépanner les gens, mais, de fil en aiguille, j’ai acquis des contrats de livraison pour les pharmacies et de pièces d’auto», a expliqué l’homme de 48 ans.

Se relever des épreuves

En 2006, Patrick Bellerose avait décidé d’ouvrir son restaurant sur la rue Saint-Marcel. «C’était un petit resto pas trop cher, des portions familiales et j’utilisais des recettes qui provenaient de ma famille. Ça fonctionnait comme sur des roulettes jusqu’à ce que je loue mon commerce. J’avais l’intention de m’acheter une cantine mobile et de faire la tournée des festivals. Mais j’ai perdu mon restaurant par manque de rentabilité et abus de confiance du locateur», a-t-il expliqué.

Les années ont passé et le rêve de rouvrir Patou pizza sommeillait en lui, mais la vie en a décidé autrement. Le 8 avril 2018, un AVC l’a terrassé.

«J’ai dû m’adapter à un autre mode de vie. J’ai réappris à marcher, à manger, à m’habiller seul, à parler. J’ai arrêté de fumer, j’ai perdu du poids. J’ai trouvé ça difficile, mais j’ai puisé dans mes forces, j’ai persévéré et je n’ai jamais baissé les bras. Six mois après l’attaque, je retournais au travail, et ce, tout en accompagnant un proche dans ses rendez-vous médicaux pour son traiter son cancer. Ce fut toute une épreuve quand il est décédé. Il était comme un père pour moi», a tenu à préciser M. Bellerose.

Conscient que sa condition physique et son surplus de poids ont failli le tuer il y a un an, le restaurateur offrira un menu sans friture.

«Une pizza, consommée raisonnablement, ce n’est quand même pas si mal. Ce sont les frites qui causent le plus de dommages. C’est mon apport à moi d’essayer de guider les gens vers une meilleure alimentation», a-t-il précisé.

Patrick Bellerose et sa fille Jessica sont les copropriétaires de Patou pizza.

La nouvelle aventure débutera le 1er avril prochain et Patrick Bellerose souhaite transmettre sa joie de vivre et sa passion des affaires à ses enfants. «J’ai toujours été appuyé par ma femme dans mon entreprise de livraison et pour le restaurant, je vais être associé avec ma fille Jessica. C’est quand même un investissement dans les cinq chiffres. C’est mon legs et je suis bien fier d’elle», a-t-il ajouté.

Le vaillant travailleur planche déjà sur d’autres projets, comme de quoi rien ne l’arrêtera!

Le roi de la peur

Comme si ce n’était pas assez, Patrick Bellerose est le créateur du Sentier de la peur. À la suite de son AVC, il a décidé de léguer la cinquième édition à son frère. «J’ai été un peu fou l’an dernier, après tout ce que j’ai vécu, de m’embarquer là-dedans. Alors cette année je vais superviser, mais je ne serais pas aussi présent. Je vais encore m’associer avec le Centre Normand-Léveillé qui donne du répit aux gens qui accompagnent les personnes avec un handicap. C’est ma façon de m’impliquer en leur remettant une partie des profits», a-t-il conclu.

 

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