HOCKEY. Lorsque Xavier Simoneau jouait au hockey mineur, il demandait souvent à son père de rester au Centre Robert-Guertin après une séance d’entraînement pour observer les joueurs des Olympiques à l’œuvre. Aujourd’hui, c’est dans la peau d’un adversaire que l’attaquant des Voltigeurs retrouve l’équipe de son enfance au premier tour des séries éliminatoires.
Natif de Saint-André-Avellin, un village de la Petite-Nation situé à 75 kilomètres de Gatineau, Simoneau avait à peine dix ans la dernière fois que les Olympiques et les Voltigeurs ont croisé le fer en séries, en 2011. La bande de Jean-Gabriel Pageau avait alors eu le dessus sur celle de Sean Couturier en six matchs âprement disputés en deuxième ronde.
«Quand j’étais jeune, j’étais un grand fan des Olympiques, a raconté Simoneau à quelques jours de la mise au jeu initiale. J’allais toujours voir les matchs au Centre Robert-Guertin. Je me souviens que l’aréna était plein et que les partisans étaient très bruyants. Il y avait beaucoup d’ambiance.»
À Drummondville comme à Gatineau, Simoneau aura donc toujours l’impression de jouer à domicile durant cette série. Depuis ses débuts dans la LHJMQ, l’attaquant de 17 ans peut compter sur l’appui de ses admirateurs qui se déplacent en grand nombre pour l’encourager. «Ma famille et mes amis me suivent partout où ils peuvent. Depuis que je suis jeune, ils sont là pour m’appuyer dans ma carrière. Je me compte vraiment chanceux de les avoir près de moi.»
Même si le «Vieux-Bob» demeure l’un des amphithéâtres les plus hostiles à travers le circuit Courteau, Simoneau ne cache pas son excitation à l’approche de cet affrontement. Les Voltigeurs ont d’ailleurs encaissé deux revers en trois sorties en Outaouais cette saison. «C’est dur de jouer dans cet aréna, mais comme athlète, on aime vivre des expériences comme celles-là. On a connu des moments assez difficiles là-bas, mais je pense qu’on a appris dans ces défaites-là. Ça va nous aider pour les séries», a fait valoir le produit de l’Intrépide de Gatineau, qui revendique 5 points (2-3) en 11 parties en carrière contre les Olympiques.
Ayant plus que doublé leurs adversaires au classement général, les Voltigeurs (107 points) devront éviter le piège de prendre les Olympiques (55 points) à la légère. «On a déjà eu notre leçon cette saison, pas seulement à Gatineau, mais aussi à Acadie-Bathurst. On avait mal joué, mais on a appris de ces matchs-là. Maintenant qu’on est en séries, on remet les compteurs à zéro. Tout le monde part à égalité. On va avancer là-dedans avec cette mentalité», a affirmé Simoneau, qui a vécu son baptême de feu en séries l’an dernier contre les Screaming Eagles et les Tigres.
«Les Olympiques, c’est une équipe qui est difficile à affronter parce qu’elle travaille toujours très fort, a-t-il poursuivi. Il ne faudra rien forcer et surtout respecter le plan de match de Steve (Hartley) à la lettre. Avec l’excellent noyau et la chimie qu’on a dans notre équipe, on sait qu’on a des chances d’aller jusqu’au bout, mais en séries, tout le monde veut gagner. Nos adversaires vont vouloir causer des surprises. Il faudra rester concentrés sur la tâche.»
Un trio tout feu tout flamme
Après avoir formé un duo menaçant avec le vétéran Morgan Adams-Moisan la saison dernière, Xavier Simoneau pilote l’un des trios de l’heure dans la LHJMQ au centre de Maxime Comtois et Nicolas Guay. Les trois complices ont terminé la campagne en force.
«On se complète bien. Max, c’est un gars qui a beaucoup d’expérience. Il a gagné une médaille d’or au championnat junior, il a été capitaine d’Équipe Canada et il a joué dans la Ligue nationale. C’est un gros bonhomme qui crée de l’espace sur la patinoire. Quant à Nic, il possède un bon lancer et il est toujours premier sur la rondelle. On a fait nos preuves en saison : maintenant, il faut les faire en séries», a expliqué celui qui a affiché une efficacité de 53,1 % au cercle des mises en jeu.
Avec un total de 84 minutes de pénalité, Simoneau aura été l’un des 15 joueurs les plus punis à travers la LHJMQ en 2018-2019. Le combatif attaquant entend se montrer plus discipliné durant le tournoi printanier. «En début de saison, j’étais souvent puni devant le filet. Je parlais trop sur la glace, mais je suis rendu moins pire. Je contrôle mieux mes émotions. Même des arbitres m’ont dit que j’avais changé! En séries, une seule pénalité peut faire la différence entre une victoire et une défaite. Je ne veux pas mettre mon équipe dans le trouble en obligeant mes coéquipiers à tuer une pénalité.»
Comme six de ses coéquipiers, Simoneau espère maintenant avoir la chance d’être repêché dans la Ligue nationale. Malgré une récolte de 57 points, dont 18 buts, en 55 matchs à sa deuxième campagne dans la LHJMQ, le jeune homme ne figure qu’au 214e rang des patineurs nord-américains sur la liste de mi-saison de la centrale de recrutement du circuit Bettman.
«Ça reste une liste parmi d’autres. Ça peut changer. Mon rêve, c’est de me faire repêcher dans la Ligue nationale, mais pour l’instant, mon seul but est de gagner la coupe avec les Voltigeurs. C’est la seule chose qui m’importe pour le moment. Je vais continuer à jouer à ma manière. Rendu au repêchage, je n’aurai plus de contrôle là-dessus. Ce sera aux équipes de décider.»
Aux yeux de certains recruteurs professionnels, le petit gabarit de Simoneau (5 pieds, 7 pouces et 177 livres) soulève des doutes sur son avenir professionnel. Une situation qui n’inquiète toutefois pas le principal intéressé. «Quand je regarde la Ligue nationale, je vois de plus en plus de petits joueurs. Je ne pense pas que ce soit un problème. Je pense que je suis capable de faire mon nom même si je suis petit», a conclu le choix de première ronde (neuvième rang au total) des Voltigeurs en 2017.