VIVRE. Un couple drummondvillois vient de compléter une marche de 4268 kilomètres dans le Chemin des crêtes du Pacifique. Son objectif : amasser un dollar par kilomètre parcouru pour le Centre de prévention du suicide de Drummondville.
À l’âge de 13 ans, Sandy Brouillard a perdu son père qui a mis fin à ses jours. La jeune femme âgée de 27 ans a senti le besoin de faire la différence pour sa communauté pour éviter qu’une tragédie du genre se reproduise. Après une première randonnée de 3000 km, en 2016, avec son conjoint Colin H. Carignan, en Nouvelle-Zélande, le couple a décidé que l’excursion suivante serait dédiée à la prévention du suicide.
«On ne voulait pas que la marche soit un projet juste pour nous, insiste Sandy Brouillard, jointe via l’option vidéo sur Messenger, à San Diego. On voulait pouvoir aider les autres en le faisant, en rattachant une cause à ça. Ça me touche beaucoup la prévention du suicide. Il y a plusieurs personnes qui vivent de la détresse psychologique. On essaie de véhiculer que c’est important de réaliser nos rêves et de voir les bons côtés de la vie.»
Le duo affirme avoir grandement appris de son périple de 125 jours; une marche qui a commencé le 27 juin dernier. Ils ont passablement été impressionnés par les paysages et par la diversité du climat dans le sentier longeant l’État du Washington jusqu’à l’est de San Diego.
«Marcher pendant quatre mois, ça change beaucoup ta perspective sur la vie. C’est beau de voir l’entraide entre les randonneurs sur le sentier. Vivre aussi longtemps dans la nature, ça nous reconnecte avec elle», argue Colin H. Carignan.
Vivre différemment
Sandy Brouillard et Colin H. Carignan dormaient la plupart du temps dans une tente. Lors de quelques rares occasions, des résidents du secteur leur ont proposé de profiter d’une bonne nuit de sommeil, à leur domicile, et de se laver à cette même occasion.
«Ça faisait plus de dix jours qu’on n’avait pas pris de douches. On était dégueulasse et on puait. Les gens nous prenaient parfois sur le pouce pour nous amener prendre un café et nous héberger», raconte celui qui terminera bientôt une maîtrise en science politique à l’Université de Sherbrooke.
Les amoureux ont reçu «l’appel de la nature», il y a quelques années. Sans expérience de voyage, ils ont décidé de tenter une première randonnée à Saguenay qui s’est révélée «un échec», avouent-ils avant d’éclater de rire. Le couple a persévéré et a finalement complété une première excursion en Nouvelle-Zélande. L’année suivante, ils ont travaillé, afin d’économiser pour la randonnée qu’ils viennent tout juste de terminer. Une marche du genre de près de 50 km quotidiennement pendant quatre mois leur coûte chacun 3200$.
Sandy Brouillard et Colin H. Carignan embrassent l’idée de voyager au Japon dans un avenir rapproché. Le duo passera encore quelques jours à San Diego. Ils ne ferment pas la porte à un mode de vie plus sédentaire éventuellement. Les deux marcheurs souhaiteraient un jour atteindre un équilibre qui leur permettrait de combiner une vie stable, tout en s’épanouissant à l’aide des voyages.
«Plusieurs millénaux ne veulent pas du mode de vie “de neuf à cinq”, souligne Colin H. Carignan. On veut découvrir et apprendre des autres cultures. En voyageant, c’est une éducation complètement différente que dans les livres. C’est tellement facile maintenant de vivre ce genre d’expérience.»
«C’est important d’être à l’écoute de ce qu’on veut dans la vie, poursuit Sandy Brouillard qui détient pour sa part un diplôme en techniques bureautiques. Si tu as envie de faire ça, vas-y! L’avenir c’est maintenant! Ce n’est pas d’être insouciants de penser comme ça. Tu regrettes seulement ce que tu n’as pas fait dans la vie.»
Sandy Brouillard et Colin H. Carignan espèrent encore amasser un peu plus de 1300$ lors des prochaines semaines pour atteindre l’objectif initial de 4268$ sur leur page GoFundMe (https://bit.ly/2P5gbOT).
