Deux collègues de travail créent un vermicomposteur unique

Deux collègues de travail créent un vermicomposteur unique
Claudine Laplante et Mélissa Simoneau. (Photo : Photo Frédéric Marcoux)

ENVIRONNEMENT. Transformer un simple échange de cadeaux de Noël en une occasion de lancer un produit novateur sur le plan environnemental pour les résidences de la région. Mélissa Simoneau a réussi ce tour de force en lançant un vermicomposteur pour favoriser un compostage intérieur inodore.

«On avait fait une pige de cadeaux en novembre 2017 avec un thème écologique, raconte Mélissa Simoneau qui travaille comme technicienne en laboratoire à l’école secondaire Marie-Rivier. J’avais trouvé une façon de faire un vermicomposteur, mais je n’aimais pas l’idée de le faire dans un bac de plastique. Je trouvais que ça allait un peu contre la vision zéro déchet où on veut éliminer le plastique. Donc, j’ai essayé de faire quelque chose de différent.»

La principale intéressée a remis en cadeau un vermicomposteur à base de cèdre du Québec. La base du produit est toutefois faite en plastique recyclé. Constatant le succès immédiat du produit auprès de son entourage, Mélissa Simoneau a proposé à sa collègue de travail, Claudine Laplante, de se lancer en affaires. En janvier dernier, le duo a créé la société Compost’elle.

«Je ne voyais pas du tout une opportunité d’affaires. Pour moi, c’est un cadeau de Noël. Finalement, il y a tellement de monde qui nous a dit “Vous avez vraiment une bonne idée”. Il n’y a rien qui se fait du genre au Canada. On est des précurseurs sans le vouloir», souligne Mélissa Simoneau.

«Je n’ai pas hésité du tout à m’associer avec elle, poursuit Claudine Laplante. On avait déjà parlé de faire un projet ensemble, mais on ne trouvait pas quoi. Quand elle m’a proposé ça, je me suis dit : pourquoi pas?»

Volonté de changer les choses

De fil en aiguille, les deux amies ont peaufiné leur produit. Les deux techniciennes en laboratoire possédaient déjà une certaine base, grâce à leur métier. Elles ont tout de même profité des conseils d’un ébéniste pour améliorer le vermicomposteur et pour se doter de nouveaux équipements. Fabriquer le produit requiert un peu plus de deux heures à Mélissa Simoneau et Claudine Laplante. Les deux mères de famille en ont fabriqué une vingtaine jusqu’à maintenant. Les deux employées de l’école secondaire Marie-Rivier avouent que leurs soirées et leurs fins de semaine sont passablement occupées par ce projet cet automne.

«On ne le fait pas pour l’argent, car on n’en fait pas beaucoup avec ça, révèle Mélissa Simoneau. On ne compte pas notre temps. Notre prix ne couvre pas les frais du taux horaire d’un ébéniste. Mais on trouvait que c’était une bonne idée et que c’était une façon de faire notre part pour l’environnement. On est en éducation et il s’agit d’une belle occasion de sensibiliser la population.»

Mélissa Simoneau présente le vermicomposteur.

Elles soutiennent que le compostage est populaire auprès des enfants qui aiment nourrir les vers de terre. En recouvrant chacun des aliments de terre et en suivant les explications des deux partenaires à la tête de Compost’elle, aucune odeur n’émane du compost. L’apparence du vermicomposteur peut être quelque peu modifiée pour s’agencer aux différentes cuisines.

Les procédures

Claudine Laplante et Mélissa Simoneau offrent un produit «clé en main», selon leurs termes. Un adepte de compost reçoit le vermicomposteur avec des vers et de la terre dans deux des trois compartiments de l’appareil. D’ailleurs, ces derniers ne chercheront pas à en sortir, puisqu’ils n’apprécient pas la lumière. Après quelques mois d’utilisation lorsque la population de vers devient trop importante, le propriétaire de l’outil de compostage peut transférer des vers dans le troisième compartiment.

Par la suite, les vers de trop peuvent être récoltés et envoyés aux propriétaires de Compost’elle qui les utiliseront pour d’autres vermicomposteurs. Si un citoyen ne met pas de viande dans son compost, il ne devrait pas y avoir d’émanation d’odeurs, ont fait savoir les deux partenaires d’affaires. Il est recommandé de couper les restants de repas en petits morceaux pour assurer un compost rapide. Celui-ci peut servir d’engrais pour le jardin ou pour les fleurs de la maison. Les Drummondvillois peuvent également composter l’édition papier du journal L’Express, «puisqu’il est fait avec de l’ancre végétale, ce qui n’est pas le cas du Journal de Montréal, par exemple», précise Mélissa Simoneau.

Pour obtenir plus de précisions à ce sujet, il est possible de consulter le site web www.compostelleqc.com.

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