HOCKEY. Tous les chemins peuvent mener jusqu’à la Ligue nationale de hockey (LNH). Certains sont plus longs et ardus, de telle sorte que ce sont souvent les joueurs les plus résilients et persévérants qui arrivent jusqu’au bout. L’attaquant drummondvillois Danick Martel en est le meilleur exemple, estime le recruteur Michel Boucher, du Lightning de Tampa Bay.
Durant le dernier camp d’entraînement, Martel a été réclamé par le Lightning, lui dont le nom avait été soumis au ballottage par les Flyers de Philadelphie. Le fougueux ailier de 23 ans est ensuite parvenu à percer l’alignement des Bolts, une organisation qui l’avait à l’œil depuis sa saison de 102 points dans l’uniforme de l’Armada de Blainville-Boisbriand en 2014-2015.
«Comme notre directeur général Julien BriseBois l’a déjà dit, Danick cadre parfaitement dans l’ADN de notre club. Non seulement parce qu’il possède beaucoup de vitesse et d’habiletés offensives, mais aussi parce qu’il est très compétitif sur la patinoire. Il a cette capacité à prendre des décisions et à agir très rapidement, même lorsqu’il se retrouve sous pression», a fait valoir Michel Boucher, croisé lors d’un récent match des Voltigeurs au Centre Marcel-Dionne.
À seulement 5 pieds, 8 pouces et 162 livres, Martel se greffe à une équipe qui mise déjà sur de nombreux attaquants de petit gabarit tels que Tyler Johnson, Yanni Gourde et Cory Conacher. Un quatuor ayant la particularité de n’avoir jamais été repêché dans la LNH…
«Un petit joueur, ça nous prend parfois plus de temps avant de décider qu’on l’aime et d’être convaincu qu’il peut jouer dans la Ligue nationale. À moins qu’il ne soit un exceptionnel dès son arrivée dans le junior, ce qui n’était pas le cas de Martel à l’époque. Mais il vient un temps où on se rend compte que ces gars-là n’ont peur de rien. Ils jouent avec beaucoup de vitesse et de caractère. Ça nous convainc de miser sur eux», a expliqué Michel Boucher, en dressant un parallèle avec le petit guerrier des Voltigeurs, Xavier Simoneau, qui en est à sa première année d’admissibilité au repêchage de la LNH.
Après trois solides campagnes dans la Ligue américaine ponctuées par un rappel de quatre matchs avec les Flyers, voilà que Martel a l’opportunité de s’établir pour de bon dans la LNH. Au bout du compte, c’est sa force de caractère qui lui aura permis de gravir les échelons du hockey professionnel.
«Dans le junior, Danick a commencé sur la quatrième ligne à 18 ans. À 20 ans, il a fini sa carrière sur la première ligne. Entre les deux, il s’est développé comme un joueur d’énergie, qui excellait surtout en désavantage numérique. Il ne s’est jamais laissé déranger par son temps d’utilisation : il a toujours persévéré et travaillé fort. Et à mesure qu’il avançait, il apprenait aussi à jouer de façon professionnelle. Aujourd’hui, il récolte les fruits de tout ça», s’est dit d’avis Michel Boucher, qui en est à sa neuvième saison avec le Lightning après des séjours avec les Canadiens de Montréal et les Kings de Los Angeles.
«Toutes ces qualités font de Danick un homme spécial. Ce sont des joueurs comme lui que tu veux avoir dans ton organisation. C’est toujours agréable quand ils mesurent 6 pieds, 3 pouces et qu’ils pèsent 200 livres, mais pour le Lightning, ça n’a pas d’importance. Ce sont des joueurs spéciaux à nos yeux», a ajouté l’homme de hockey de 67 ans, qui aura contribué à la sélection des Cédric Paquette, Jonathan Drouin, Adam Erne, Mathieu Joseph, Gabriel Fortier et compagnie au fil des ans.
Très fier de Palat
Parmi les autres prises dont Michel Boucher est le plus fier, il y a aussi celle de l’ex-Voltigeur Ondrej Palat. Lointain choix de septième ronde en 2011, le Tchèque de 27 ans entame sa septième saison dans la LNH. À sa première année dans l’organisation du Lightning, le recruteur trifluvien était parvenu à convaincre ses patrons de miser sur le complice de Sean Couturier.
«J’aimais l’homme et son humilité. En entrevue, il y avait dans ses réponses un besoin de comprendre et un intérêt de s’améliorer pour devenir un professionnel. Après ça, Ondrej a fait son chemin par lui-même. Il a gagné la coupe Calder avec Norfolk, avec une bande de jeunes qui se retrouvent aujourd’hui à Tampa. Ces gars-là avaient tous un esprit de travailler et de se dépasser constamment», a raconté Boucher.
«Pour toutes ces raisons, je suis très fier d’Ondrej, comme je suis fier de tous les joueurs qu’on amène dans notre organisation et qui ont les mêmes traits de caractère. C’est pour cette raison qu’on forme une véritable équipe de A à Z. Ça part du management en haut, en passant par les dépisteurs et jusqu’à l’ensemble des joueurs», a conclu Michel Boucher.