Des arbres au lieu des clôtures à neige pour améliorer les conditions routières

Des arbres au lieu des clôtures à neige pour améliorer les conditions routières
Jean-Philippe Bibeau et Pascal Dufort inspectent les arbres qui ont été plantés cette année au km 185 de l’autoroute 20. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SÉCURITÉ. De nombreux employés du ministère des Transports (MTQ) ont travaillé d’arrache-pied cet été et ont planté pas moins de 2000 arbres sur quatre kilomètres de route sur l’autoroute 20, à Saint-Germain-de-Grantham et Saint-Cyrille-de-Wendover. L’objectif : minimiser l’impact des conditions hivernales sur cet artère utilisée par des milliers d’usagers de la route, chaque jour.

Ce n’est pas d’hier que cette technique est utilisée, mais la façon de procéder a récemment changé au Centre-du-Québec. Au lieu d’installer des clôtures à neige, le MTQ plante des arbres aux abords de l’autoroute dans quatre secteurs bien spécifiques.

«Les clôtures font le travail, mais ce n’est pas beau esthétiquement et c’est toute une histoire à installer à l’automne et à retirer au printemps. De plus, c’est moins durable que les arbres. On y gagnera dans quelque temps avec ceux qui ont été plantés ces dernières années», a expliqué Pascal Dufort, chef aux opérations du centre de services de Drummondville.

Une clôture brise-vent restera en place en attendant que les arbres soient à maturité.

L’implantation d’un mur brise-vent est le résultat de plusieurs constatations, théories et analyses. Les équipes sur la route, en étroite collaboration avec le technicien en environnement, décident ensemble du type d’intervention à faire.

«Notre chef d’équipe Sylvain Morin est sur le terrain, alors il peut nous aiguiller vers les zones problématiques. Par la suite, il faut décider de la meilleure méthode à utiliser pour contrer les vents qui parfois peuvent prendre de la vitesse sur plus de 6 kilomètres», a ajouté M. Dufort.

C’est ici qu’entre en scène Jean-Philippe Bibeau, technicien en environnement. Son expertise est mise à profit bien avant que les arbres ne soient plantés.

«On doit d’abord étudier le sol, car ce ne sont pas toutes les essences d’arbres qui peuvent pousser n’importe où. Ici (km 185 de l’autoroute 20), on a choisi des épinettes blanches et de Norvège qui proviennent de la pépinière gouvernementale. Elles conservent leurs aiguilles en hiver, ce qui permet de créer un mur. Ce ne sont pas des arbres qui vont attirer du gibier, donc moins dangereux pour le flot de circulation abondant de l’autoroute», a expliqué M. Bibeau.

Les arbres, plantés en zigzag afin que les branches puissent se chevaucher, mettront environ cinq ans avant d’atteindre leur plein potentiel. En attendant, les clôtures resteront en place. Le mur a pour but de couper le vent et empêcher la neige de s’accumuler sur la route et la formation de glace noire.

«Quand il y a une tempête, on ne peut faire autrement que d’avoir de la neige sur la route. Mais, quand deux jours plus tard il y a encore des accumulations vis-à-vis les espaces déserts, les conducteurs ne s’attendent pas à ça. C’est que la neige est poussée des champs, vers la route, quand il n’y a pas d’obstacle physique pour freiner la progression. Donc, les arbres vont permettre à cette neige de passer par-dessus l’autoroute afin qu’elle puisse aller se déposer de l’autre côté», a précisé M. Bibeau.

Les clôtures seront remplacées par des arbres au fil du temps.

Les travaux sont toujours effectués en considérant une rentabilité à long terme. De plus, des mises à niveau des infrastructures sont réalisées, telles que le remplacement de clôture de protection.

En chiffres

  • Dix fois moins cher que les clôtures et plus durable
  • Quatre kilomètres par année implantés
  • 2000 arbres plantés en 2018
  • 10,25 $ par mètre pour ériger un mur brise-vent
  • 5 % de perte seulement des nouveaux arbres
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