«Est-ce qu’il va falloir attendre des morts pour que ça bouge ?» – David Rouillard

«Est-ce qu’il va falloir attendre des morts pour que ça bouge ?» – David Rouillard
David Rouillard réclame un arrêt obligatoire dans les quatre directions. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SÉCURITÉ. À peine remis de ses blessures à la suite d’un accident survenu le 29 août dernier sur la route 239 à Saint-Germain-de-Grantham, David Rouillard n’espère qu’une chose : qu’un arrêt toutes directions soit installé à la hauteur du 10e rang, là où sa vie a failli basculer.

Les ecchymoses sur le corps de David Rouillard ne mentent pas : la collision a été violente. Il revenait de chez un ami, en route vers sa résidence, à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Il a emprunté la route 239, un chemin qu’il connaît bien pour avoir grandi dans le secteur.

« Je roulais à 85 km/h sur le « cruise » vers le village (de Saint-Germain). Quand je suis arrivé à la hauteur du 10e rang, un camion noir a surgi sur ma droite. Il a effectué un virage vers sa gauche à toute vitesse, probablement sans avoir fait son arrêt obligatoire. J’ai freiné et tenté de l’éviter, mais je n’ai jamais eu le temps », a expliqué M. Rouillard.

La voiture de M. Rouillard a été détruite.

La collision était inévitable. Il a percuté le côté du camion, à l’avant.

À la suite de l’impact, le véhicule fautif s’est retrouvé partiellement dans l’accotement, alors que M. Rouillard a effectué un tête-à-queue au centre de la route.

« J’étais à peine réorienté que j’ai vu le conducteur prendre ses jambes à son cou. Je n’aurais jamais pu le rejoindre. J’étais furieux, car moi je circulais de façon prudente et il a risqué ma vie », a ajouté M. Rouillard.

L’individu n’avait aucun intérêt à rester sur les lieux, le camion avait été rapporté volé selon la Sûreté du Québec.

Les paramédics se sont présentés sur les lieux, ainsi que les pompiers, mais M. Rouillard n’a pas été hospitalisé.

Le véhicule fautif a été abandonné par le conducteur.

« J’ai été chanceux. Est-ce qu’il va falloir attendre des morts pour que ça bouge ? Depuis que je suis petit que je vois des accidents ici. Il serait temps que ça change. J’ai décidé d’en parler, car je ne me pardonnerais pas de voir un accident mortel sans avoir dénoncé la situation », a lancé David Rouillard qui demande à la municipalité d’agir rapidement afin d’éviter un drame.

Des actions imminentes

Contactée par L’Express, la mairesse de la municipalité de Saint-Germain, Nathacha Tessier, a confirmé que le dossier chemine.

« Lors de la séance du conseil municipal du 13 août dernier, nous avons accepté d’entamer les procédures pour sécuriser l’intersection. On a discuté avec la Sûreté du Québec pour avoir des données statistiques pour cette intersection. De plus, un citoyen avait fait part à l’ancienne administration municipale du problème, mais ça ne progressait pas. Pour en rajouter, j’ai moi-même passé près d’avoir un accident à cet endroit. Ne soyez pas inquiet, d’ici quelques semaines, il y aura un arrêt obligatoire dans toutes les directions », a-t-elle avisé.

Nathacha Tessier, maire de Saint-Germain-de-Grantham.

L’étude permettra de déterminer quel type d’arrêt sera implanté. Comme il y a déjà un feu clignotant suspendu au centre de l’intersection à cet endroit et que le câblage électrique est à portée de main, les arrêts pourraient être lumineux.

Rappelons que deux autres intersections dans la région ont été modifiées à la suite d’accidents répétitifs. Il s’agit du coin formé par le boulevard Saint-Joseph et de la route Caya (trois morts en moins d’un an) et du carrefour du boulevard Jean-De Brébeuf et du 7e rang, à Saint-Germain. Celui-ci a été le théâtre de collisions mortelles.

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