Lorsque se diversifier rime avec s’épanouir

Lorsque se diversifier rime avec s’épanouir
Mylène Corriveau a commencé à cultiver l’argousier en 2011, après avoir planté ses premiers plants en 2010. (Photo : (Photo Frédéric Marcoux))

SAINT-EDMOND-DE-GRANTHAM. L’occasion de travailler en famille, de socialiser et d’exploiter un champ d’intérêt varié : l’agricultrice Mylène Corriveau, propriétaire de l’entreprise «les baies de l’amour», n’a jamais regretté sa décision de se diversifier en 2010.

Éleveuse de porcs depuis plus d’une vingtaine d’années, Mylène Corriveau cherchait à se diversifier. Celle qui a étudié en design intérieur, en même temps que de travailler à la ferme, a toujours cherché à combler une variété d’intérêts. Lorsqu’elle a pris la tête de l’entreprise porcine en 2005, l’agricultrice voulait trouver une façon d’amener sa touche personnelle à la ferme.

En 2010, son père lui avait donné un dépliant pour expliquer les propriétés de l’argousier. Le document a traîné sur la table de la cuisine pendant quelques semaines, jusqu’au jour où la mère de deux enfants a décidé de le lire avant de le jeter.

(Journal L’Express)

«Je suis tombée en amour avec le fruit, se rappelle Mylène Corriveau. Je voulais me diversifier et me lancer un nouveau défi. J’ai cherché à cultiver un fruit qui allait aider les gens. Je voulais faire connaître une production qui allait être bonne pour la santé du monde.»

L’argousier est un petit fruit orangé au goût acidulé. Il est reconnu pour sa valeur nutritive. Le produit se démarque particulièrement en raison de ses vertus antioxydantes et de sa haute teneur en vitamine C qui est beaucoup plus élevée que l’orange. Le fruit peut être utilisé comme accompagnement au souper, comme il peut aussi bien donner du goût aux desserts.

L’argousier est un petit fruit acidulé.

En plus de cultiver 2000 plants d’argousiers sur une superficie de huit hectares à Saint-Edmond-de-Grantham, Mylène Corriveau s’est également lancée dans la culture de la camerise avec 200 plants pour découvrir ce fruit nordique. Comme elle désirait avoir un contact avec le consommateur, l’agricultrice a décidé d’ouvrir une petite boutique pour vendre ses produits l’an dernier.

«Ça me permet de développer un autre côté de ma personnalité que je ne pouvais pas me servir dans le domaine du porc, explique-t-elle. J’aime ça toucher à tout. L’argousier me permet de me servir de mon côté humain en discutant avec les gens. Je suis comblée avec mon travail. […] Lorsque je vends mon produit au client et qu’il revient en me disant “maudit que j’aime ça, ça me fait du bien”, ça, c’est ma paie.»

Mylène Corriveau offre aussi des produits d’autres agriculteurs «dans le but de les faire connaître».

«Il faut retourner comme c’était dans le temps où les agriculteurs s’entraidaient, juge-t-elle. Je n’ai pas cette philosophie de compétition. Il faut s’aider! Quand on s’entraide, on évolue. En les aidant, je sens que je suis gagnante à l’intérieur de moi.»

L’occasion de se rapprocher de sa famille

Le commerce est ouvert au public le mardi et le jeudi, en plus de faire quelques exceptions si le client prend rendez-vous. Pour l’aider à accomplir ses nombreuses tâches, sa mère Thérèse l’aide à accueillir les clients et son père Robert l’aide de temps à autre à l’étable et dans les champs. Son conjoint qui travaille à l’extérieur contribue lui aussi, selon la période de l’année. Elle se considère privilégiée d’avoir l’occasion de travailler en famille.

«J’ai amené un défi à ma mère et elle «tripe» au boute, laisse entendre Mylène Corriveau. Elle a rajeuni de 20 ans et elle s’amuse vraiment. C’est un des plus beaux cadeaux de la vie de travailler avec ses parents. Je vois aussi grandir mes deux gars de neuf et de six ans. J’ai eu la chance de grandir à la ferme quand j’étais jeune et c’est le plus beau cadeau que je peux donner à mes enfants.»

Dans les prochaines années, l’agricultrice a l’intention de continuer de vivre de ses différentes passions pour le monde agricole. Elle se plaît à dire qu’elle a amené «une touche féminine», tout en poursuivant le travail de ses parents.

Tout au long de l’été, L’Express proposera à ses lecteurs de découvrir l’ensemble des municipalités de la MRC de Drummond, mais par l’entremise de producteurs locaux qui font dans la différence. Misant sur la qualité de leurs productions, ces passionnés de l’agriculture n’ont qu’un seul objectif : rehausser la saveur et les couleurs de vos assiettes estivales.

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