Un corridor faunique bien particulier

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Par Cynthia Martel
Un corridor faunique bien particulier
Au total, les élèves ont planté 150 000 arbustes, un à la fois. (Photo : Gracieuseté)

ENVIRONNEMENT. Plus de 3000 élèves de la Commission scolaire des Chênes ont récemment accompli tout un geste écologique : stabiliser deux kilomètres de berges sur le plateau Saint-Nicolas.

«Il s’agit d’un projet qui s’est étalé sur trois ans, indique Pablo Desfossés, coordonnateur du Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF). C’est incroyable ce qu’ils ont fait!»

Le travail est colossal : sur deux kilomètres, 150 000 arbustes ont été plantés, un à la fois. Ce sont des élèves qui ont préparé les boutures.

Si à la base l’objectif était de freiner l’érosion des berges, ce projet est maintenant doublement bénéfique.

«Cela a créé un corridor faunique. Il s’agit d’un endroit privilégié pour les animaux vivant dans les forêts aux deux extrémités du cours d’eau, car ils peuvent s’abreuver et se déplacer. Ce type d’aménagement est essentiel pour la faune, car ça favorise le déplacement et permet aux animaux de se multiplier. Nous avons fait dernièrement un inventaire dans les forêts et on a noté la présence de renards et de visons», explique M. Desfossés.

Soulignons que certains arbustes atteignent maintenant six pieds de hauteur.

Selon le coordonnateur, la Ville de Drummondville et Gestion Fauvel, les deux partenaires dans ce projet, évalue la possibilité de procéder à une deuxième phase, un peu plus loin.

Élèves à besoins particuliers

Le projet est d’autant plus intéressant lorsqu’on sait qu’une centaine d’élèves du cheminement continu de la polyvalente Marie-Rivier et du cheminement particulier de l’école secondaire La Poudrière y ont participé.

(Photo gracieuseté)

Sur ce nombre, au cours des trois dernières années, 70 élèves de Marie-Rivier ont mis la main à la pâte avec enthousiasme et détermination faisant la fierté de leurs enseignantes.

Les sorties se tenaient à raison d’une fois par semaine.

«Nous n’avons jamais entendu personne se plaindre. Quand il faisait froid, les élèves voulaient y aller quand même. C’est un indice que l’activité était appréciée», indique Andrée Lauzière, sous les acquiescements de ses collègues enseignantes.

Ce travail sur le terrain a apporté tout un lot de bénéfices chez les élèves.

«Ce projet a favorisé le travail d’équipe, la persévérance et l’écoute tout en ayant un objectif de sensibilisation à l’environnement. Les élèves sont maintenant plus conscientisés sur leur impact environnemental et c’est très bien, car ce sont nos adultes de demain», souligne Carmen Labarre.

Les enseignantes affirment que les jeunes ont pu développer leur débrouillardise et des habiletés manuelles de même qu’élargir leurs connaissances scientifiques. Elles ont été étonnées de découvrir autant de talents cachés.

«De voir tous leurs progrès, c’est notre paie», exposent-elles avec un large sourire.

Plusieurs ont même sorti de leur coquille, au fil du temps.

«J’avais beaucoup de jeunes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) en classe. Ceux-ci ont besoin d’encadrement très serré. En classe, ils savent comment ça fonctionne et qu’est-ce qu’ils doivent faire, mais lorsqu’on allait sur le terrain, ce n’était pas toujours facile, car on brisait leur routine. Malgré tout, certains d’entre eux ont réussi à se mêler avec les autres. Même chose pour plusieurs élèves qui, normalement en classe, ne parlent pas du tout, mais se sont ouverts à nous. C’est extraordinaire!» explique Andrée Lauzière.

«On souhaite vraiment que la collaboration avec le GARAF continue, car c’est du concret pour les élèves. Ça leur donne une confiance de voir que leurs efforts donnent des résultats», laisse entendre Nicole Houle.

Yannick Duval, un des élèves peut en témoigner : «Ça fait deux ans que je fais ça. Planter des arbres, c’est ce que j’aime le plus. J’aimerais faire ça toute ma vie. C’est important de contribuer au bien-être de l’environnement. Et ça fait du bien de sortir de la classe, c’est motivant.»

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