«Prioriser les économies avant la sécurité, c’est risqué», dit le syndicat

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Par Jean-Pierre Boisvert
«Prioriser les économies avant la sécurité, c’est risqué», dit le syndicat
Les syndiqués ont manifesté leur désapprobation à l’endroit d’une décision de la direction du CIUSSS. (Photo : Gracieuseté)

SANTÉ. Des employés syndiqués du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec sont extrêmement inquiets de la qualité des soins qui résultera d’une décision prise par la direction «par souci d’économie».

Le Syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, affilié à la CSN, tient en effet à dénoncer la décision de la direction du CIUSSS de cesser de communiquer avec les préposés aux bénéficiaires (PAB) dans le cadre d’attribution d’heures supplémentaires volontaires, et de demander aux aides de service d’effectuer certaines tâches dévolues aux PAB dans le but d’économiser.

Dans un communiqué transmis aux médias, suivant une manifestation tenue à Trois-Rivières ce matin, le syndicat demande à la direction de cesser cette pratique «périlleuse».
«Nous croyons que cette décision prise par la direction, en plus de mettre en péril les usagers, risque de mettre en situation d’échec les «aides de service» étant donné qu’ils ne peuvent réaliser les tâches qui sont dévolues aux PAB ayant suivi la formation nécessaire et exigée. De plus, la population doit se questionner sérieusement sur le choix de la direction d’orienter de moins en moins de PAB ou de réduire les remplacements dans des secteurs névralgiques comme les blocs opératoires, les urgences ou les soins d’assistance de longue durée. Nous sommes extrêmement inquiets de la qualité des soins que pourront réellement prodiguer nos membres et les risques auxquels ils sont exposés», souligne le communiqué signé par le président du syndicat Pascal Bastarache.

Il ajoute :«Le travail que les aides de service effectuent est important et vient appuyer les PAB dans leur fonction. Nous ne sommes pas contre les aides de service, bien au contraire, ce que nous dénonçons c’est l’utilisation tous azimuts de ce titre d’emploi, ce qui vient dénaturer les raisons pour lesquelles il a été créé. Nous devons maintenir des soins de qualité en misant sur des titres d’emploi ayant un diplôme d’études professionnelles (DEP) reconnu par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, tels les PAB, pour prodiguer des soins directs à la population».

On fait de plus remarquer que le législateur avait adopté le Règlement sur les conditions d’obtention d’un certificat de conformité et les normes d’exploitation d’une résidence privée pour aînés qui forçaient les résidences privées à former des PAB pour l’obtention du DEP ou de compétences équivalentes reconnues par une commission scolaire.

«Le réseau public serait-il en train de revoir ses critères pour qu’ils soient inférieurs à ceux des résidences privées pour aînées? Est-ce ainsi que le CIUSSS MCQ veut diminuer les coûts du réseau en sabrant la qualité des soins prodigués, et par le fait même, placer les aides de service dans des situations pour lesquelles ils n’ont pas été formés risquant ainsi de commettre un incident?», de questionner Pascal Bastarache.

«Malgré la pénurie qui sévit actuellement dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec, poursuit le communiqué, nous croyons qu’il existe plusieurs autres avenues pour régler cette problématique telles que le projet pilote de formation intensive réalisé en collaboration avec le CIUSSS-MCQ, l’école de formation Bel-Avenir et le syndicat qui s’est conclu de façon positive. Nous demandons aux dirigeants du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec de cesser immédiatement cette pratique et de revenir sur leur position».

La réaction du CIUSSS à lire ici.

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