René Gosselin sait maintenant qu’il ne faut pas sous-estimer l’eau de la rivière

Photo de Jean-Pierre Boisvert
Par Jean-Pierre Boisvert
René Gosselin sait maintenant qu’il ne faut pas sous-estimer l’eau de la rivière
René Gosselin. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

Dimanche 8 juillet, 14 heures. René Gosselin arrive au parc Sainte-Thérèse et loue un kayak pour une balade sur l’eau avec sa chienne Bruni, une Labrador de 7 ans. En ce bel après-midi ensoleillé, rien ne laisse présager de ce qui va se passer.

Une fois au milieu de la rivière, le vent étant un peu plus harassant et le courant plus vigoureux, René Gosselin doit combattre tant bien que mal ces eaux soudainement devenues moins amicales et son embarcation se renverse.
Bien que portant chacun une veste de flottaison, Bruni et son maître, surpris par cette baignade forcée, pataugent l’un près de l’autre.
«À peine ai-je sorti la tête de l’eau après le chavirement, j’aperçois le bateau des sauveteurs qui s’en vient. Les jeunes qui sont intervenus rapidement ont fait du bon travail pour nous tirer de là», a raconté à L’Express le rescapé en tenant à leur rendre hommage. «Ils m’ont dit plus tard qu’ils m’avaient à l’œil alors que je me débattais contre le vent sur la rivière», a-t-il ajouté.

Le Drummondvillois de 65 ans a réalisé qu’on a tendance à sous-estimer l’eau et ses forces sous-marines.
«La journée est belle, c’est joyeux, il fait soleil, tout ça est merveilleux mais il faut rester vigilant malgré tout. L’eau d’une rivière c’est traître. Il peut survenir un courant inverse, des eaux tourbillonnantes, un vent contraire, et puis voilà, on a moins de contrôle et on chavire. Même si l’intervention de sauvetage a été rapide, j’ai trouvé les minutes longues. Je n’étais pas en mode panique, mais j’avais hâte qu’ils arrivent. Ma chienne voulait me sauver et s’approchait continuellement de moi. Les vagues étaient assez tumultueuses. Le kayak étant à l’envers, il m’apparaissait impossible de le retourner. Peut-être qu’un expert aurait pu y arriver. Dans de telles conditions, on peut s’épuiser rapidement, surtout pour quelqu’un qui ne sait pas nager. J’ai déjà suivi des cours de natation et j’ai eu le réflexe de vouloir nager comme si je n’avais pas de veste de flottaison. Est-ce qu’on doit se laisser flotter et conserver ses énergies? J’imagine que c’est la chose à faire. J’ai gardé mon calme mais j’avoue que ce fut quelque peu essoufflant», de reconnaître le kayakiste.

«Un conseil que je donnerais est de se mettre au cou le sifflet qui est fourni dans le contenant flottable. Je n’ai pas eu besoin de me servir du sifflet, mais ce n’est pas une bonne idée de le laisser dans le contenant. Finalement, je dirais qu’il faut continuellement rester vigilant et même qu’il faut avoir peur un peu, car lorsqu’on a peur, on se méfie davantage», tient à souligner René Gosselin.

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