SANTÉ. Après avoir vu leur fille Céleste se faire piquer l’oreille par une tique porteuse de la maladie de Lyme, le 27 octobre 2017, Valérie Dupont et son conjoint Patrick Laporte n’avaient aucune idée de l’ampleur du cauchemar qu’ils allaient vivre.
Le couple de Saint-Germain-de-Grantham s’est rendu à l’hôpital moins de 48h après la piqûre. Craignant des délais à Drummondville, les parents ont amené Céleste à Sherbrooke pour la faire soigner rapidement. La fillette qui est aujourd’hui âgée de deux ans et demi s’est fait piquer près de leur résidence. La tique était alors bien accrochée à l’oreille de Céleste.
À leur arrivée à l’hôpital, les docteurs ont retiré l’insecte non sans difficulté, mais ont refusé de donner l’antibiotique préventif de la maladie de Lyme à la fillette, prétextant que l’incident n’était pas survenu dans une zone à risque de contracter la maladie, selon la version de Valérie Dupont.
«On s’est fié aux médecins, ils savent ce qu’ils ont à faire, relate Valérie dans une vidéo publiée sur Facebook pour expliquer la situation de sa fille. On apprend trois mois plus tard que la tique est positive à la maladie de Lyme. On se dit donc “yes, on va avoir le traitement préventif”. Malheureusement non! Selon eux, tout est beau, puisque notre fille n’est pas malade (immédiatement après l’événement)».
«Seulement» une chance sur quatre d’être contaminé
Par contre, quelques semaines plus tard, Céleste commence à faire de la fièvre. Cela se répète ensuite de façon régulière, tous les mois. Le couple retourne à l’hôpital avec leur enfant pour obtenir l’antibiotique préventif, sans succès.
«On est laissés à nous-mêmes, laisse tomber Patrick Laporte. Il faut se battre pour avoir des services pour Céleste. Les médecins nous ont dit à quelques reprises qu’ils sont liés au Collège des médecins, comme s’ils ne pouvaient pas parler de la maladie de Lyme ou des co-infections.»
Valérie Dupont entame des recherches intensives pour trouver une solution. La famille se rend quelques semaines plus tard à un hôpital réputé à Montréal.
«On se fait offrir un test ÉLISA qui est selon moi incomplet, puisqu’il ne permet pas de savoir toutes les souches qu’une tique peut avoir. On a ensuite vu un microbiologiste. Le microbiologiste était déjà tout préparé. Il nous a dit que “c’était probablement des fièvres récurrentes […] et que même si la tique reste accrochée trois jours, il y a seulement 25% des chances que votre fille soit contaminée”.»
Désespoir
À force de voir le dossier de Céleste être mis de côté, la famille commence à perdre espoir. Le couple essaie d’autres options. En mai dernier, une prise de sang de leur fille réalisée chez PRELEV, à Sherbrooke, a été envoyée en Allemagne pour être analysée.
«On a eu les résultats et on voit que le système immunitaire de ma fille est à terre, précise Valérie Dupont à L’Express. Les médecins d’ici ne veulent pas reconnaître les tests réalisés dans d’autres pays. Même si le test m’a coûté 1400 $, il ne sera pas reconnu au Québec. J’ai voulu le faire quand même, parce que je me disais que si elle n’avait rien, j’arrêterais de m’inquiéter. Mais elle combat quelque chose!»
Le couple craint d’être considéré comme des parents fous, puisqu’ils s’acharnent à visiter différentes cliniques pour trouver des réponses à leurs questions.
«On veut que les médecins approfondissent une autre maladie, si ce n’est pas la maladie de Lyme, lance Patrick Laporte. Ce n’est pas normal, Céleste a tout le temps quelque chose (qui cloche)».
Dernièrement, un médecin de Terrebonne a accepté de suivre Céleste, ce qui constitue l’une des rares nouvelles positives pour Céleste et sa famille.
«J’ai l’impression qu’on a joué à la roulette russe ou à pile ou face avec la santé de ma fille pour respecter un protocole, estime la mère de Céleste. Des fois, mon conjoint et moi, on se demande si on doit quitter le Québec pour améliorer notre sort!»