EXPOSITION. Toutes deux préoccupées par l’important déclin des oiseaux champêtres qui perdure depuis une quarantaine d’années, les artistes en art visuel Catherine Plante et Geena Lemire ont trouvé une idée originale de favoriser leur conservation : mettre sur pied une exposition dont 20 % de la vente des oeuvres seront alloués à l’implantation de nichoirs.
Il y a à peine un an, Catherine Plante et Geena Lemire ne se connaissaient pas malgré leur parcours assez semblable. Mais tout porte à croire qu’elles étaient destinées à se rencontrer.
«Nous avons toutes les deux étudié en sciences et sommes passionnées par les arts. Notre cheminement est très similaire et nous partageons les mêmes préoccupations. D’ailleurs, par nos emplois antérieurs, nous avons chacune travaillé sur des projets pour la mise en valeur de ce groupe d’oiseaux», explique Catherine.
Les deux jeunes femmes se sont rencontrées l’année dernière à l’événement Central Pop.
«J’ai remarqué les œuvres de Catherine, car elles illustraient des espèces d’animaux d’ici avec lesquelles j’étais familière de par mon travail. Ça m’a interpellée et c’est ainsi qu’on a commencé à se parler», se rappelle Geena.
«Quand j’ai vu le style artistique de Geena, je me suis tout de suite dit que je voulais un jour collaborer avec elle», renchérit son amie.
Et petit à petit, l’idée de leur exposition a germé.
«Comme j’ai travaillé en agroenvironnement, j’avais envie de continuer à m’impliquer à ma façon. L’idée de combiner l’exposition à une cause nous est venue», indique Catherine.
À travers une quinzaine d’œuvres, réalisées avec divers médiums, comme le feutre à alcool, l’encre, le pastel sec et les crayons de couleur, le public pourra découvrir quelques espèces d’oiseaux champêtres.
C’est dans un souci de mise en valeur et de sensibilisation que Catherine et Geena présentent cette exposition.
«L’objectif est de montrer la biodiversité au sein de ce groupe-là. On veut les mettre en valeur. Plus il y aura de l’information à ce sujet et qu’on créera un certain lien, plus on aura envie de les protéger», estiment-elles.
Le Regroupement QuébecOiseaux a recensé 28 espèces considérées comme prioritaires. Parmi celles-ci, on note les hirondelles bicolores et rustiques, le merlebleu de l’Est et le goglu des prés, lequel est l’un des plus affectés. Les oiseaux champêtres fréquentent et nichent principalement dans les milieux agricoles et constituent le groupe connaissant le déclin de population le plus important. L’intensification de l’agriculture explique en grande partie cette problématique.
Il y a évidemment des solutions pour que cesse de s’intensifier ce déclin, soutiennent les deux artistes, notamment celle d’implanter des nichoirs à des endroits stratégiques.
«C’est une action facile et peu coûteuse. Ça ne sera pas difficile de trouver des terres où on pourra en installer», laisse entendre Catherine.
Les deux jeunes femmes se sont tournées vers la Société ornithologique du Centre-du-Québec pour réaliser ce projet qui sera possible par la vente des œuvres.
«Sur chaque œuvre vendue, 20 % du prix seront versés à la Société ornithologique qui nous aidera à installer les nichoirs au printemps 2019», fait savoir Catherine en souhaitant être en mesure d’en implanter plusieurs.
L’exposition L’art pour aider les oiseaux champêtres est présentée du 5 juillet au 30 septembre au Bistro La Muse. Le vernissage se tiendra le 5 juillet, de 17 h à 19 h.