Réouverture de L’Entracte : Suzanne Rajotte doit tout stopper

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Par Jean-Pierre Boisvert
Réouverture de L’Entracte : Suzanne Rajotte doit tout stopper
Suzanne Rajotte. Photo - Ghyslain Bergeron archives

Après cinq mois d’efforts à préparer la renaissance de son resto L’Entracte, endommagé par un début d’incendie le 17 janvier, Suzanne Rajotte doit tout stopper puisque la propriétaire de l’édifice a décidé de vendre l’immeuble tel quel.

«Je suis décontenancée. C’est un chagrin immense», de confier la commerçante de la rue Lindsay depuis 24 ans. «Qu’est-ce qui m’arrivera maintenant? Je suis comme on dit peinturée dans le coin. Ma clientèle attendait avec impatience la réouverture. Je le sais, on me l’a dit très souvent sur les réseaux sociaux. Je suis restée en contact direct avec mes clients».

Suzanne Rajotte peut-elle envisager une relocalisation? «C’est un plan B qui exige de recommencer à zéro, avec tous les permis qu’il faut demander et obtenir à nouveau. Et ça coûte beaucoup plus cher. Ce qui m’attriste là-dedans, ce sont tous les efforts que j’ai faits ces derniers mois pour redémarrer mon restaurant, comme le nettoyage, les réparations et le magasinage pour le mobilier. À tous les jours, j’avais quelque chose à mon agenda pour réussir la réouverture. J’étais prête pour une relance avant-gardiste. Mais, pour le moment, je suis dans le néant suivi d’une incertitude», laisse-t-elle tomber tout en tentant de garder un bon moral.

À la question de savoir pourquoi la propriétaire n’a pas attendue que le resto soit rouvert, avec une toute nouvelle devanture, pour mettre en vente l’immeuble? La restauratrice dit qu’elle ne sait pas pourquoi. «Je n’ai pas de réponse à cette question. Ce que j’espère, c’est qu’un investisseur achète l’immeuble et devienne partenaire avec moi. Car, après tout, j’ai une réputation, j’ai une clientèle fidèle. Tout ça a une valeur. L’idéal c’est que le resto reste là. Son nom, L’Entracte, vient du fait qu’il est voisin du cinéma», fait observer Suzanne Rajotte.

Rappelons qu’au soir du 17 janvier dernier, le feu, qui avait pris naissance dans une boîte électrique, a rapidement été maîtrisé par les pompiers, évitant du coup un ravagement de l’édifice. Ceux-ci avaient identifié la présence d’amiante dans les murs, nécessitant une décontamination. Ce qui a eu pour effet de retarder les travaux de rénovation.

 

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