ENVIRONNEMENT. La qualité de l’eau de la rivière Saint-François continue de se stabiliser à la hauteur de Drummondville. Cependant, il faudra que les villes en amont appliquent quelques changements pour réussir à l’améliorer. Pour ce qui est de la biodiversité, de plus en plus d’espèces sont en danger et cela inquiète les acteurs du milieu. Â
Aux yeux de la coordonnatrice de projets du Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François, Julie Grenier, la qualité de l’eau de la rivière Saint-François s’est stabilisée dans les dernières années et pourrait s’améliorer bientôt. «Nous pensons pouvoir voir une amélioration bientôt. Cependant, il y a plusieurs changements qui devront être apportés avant que la qualité de l’eau s’améliore à Drummondville», raconte Mme Grenier. Les changements auxquels elle fait référence sont l’accumulation de pollution qui découlent de la région de Chaudière-Appalaches, des États-Unis et de la région de Sherbrooke qui devront être réglés avant que l’état de l’eau ne s’améliore à Drummondville. De plus, il faut ajouter qu’avec l’augmentation des eaux de ruissellement qui se dirige dans les rivières, de plus en plus de polluants y seront rejetés si aucune solution n’est prise.
«La rivière Saint-François, les gens savent qu’elle existe, mais il manque énormément de sensibilisation auprès des citoyens», spécifie la biologiste et chargée de projet au Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ), Andréanne Blais, lorsqu’il est question de l’importance de cette étendue d’eau, mais surtout de sa qualité.
Une biodiversité affectée
Du côté de la biodiversité de la rivière Saint-François, plusieurs espèces sont soit en danger ou même en voie de disparition. Le mot d’ordre, selon Andréanne Blais, est qu’il faut conserver les milieux humides et protéger les milieux naturels des espèces pour assurer leur survie. «Si nous voulons maintenir la faune et la flore en place, il faut respecter leur besoin d’une bonne structure naturelle. Les animaux ont besoin de connectivité entre les milieux. Avec les changements climatiques, ils migrent de plus en plus vers le nord», explique-t-elle.
Julie Grenier a la même vision de la situation que Mme Blais pour le dossier de la biodiversité. Elle affirme que de déplacer des espèces vulnérables ou menacées comme la vergette de provancher (menacé), la pie-grièche (menacé), le râle jaune (menacé), pygargue à tête blanche (vulnérable), la salamandre pourpre (vulnérable) et bien d’autres n’est pas du tout une solution. «Déménager certaines espèces vers de nouveaux habitats ne fonctionne presque jamais. Il est mieux de favoriser des corridors de déplacement. Dans notre cas, nous travaillons avec des milieux aquatiques, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider», précise Mme Grenier.
En guise d’information, le bassin versant de la rivière Saint-François couvre un territoire de 10 230 kilomètres carrés dont 11% se situe au Centre du Québec. De plus, des 33 bassins versants jugés prioritaires dans la province, il est celui qui occupe la troisième plus grosse superficie. Ce bassin versant regroupe une centaine de municipalités, un territoire autochtone et 12 MRC. Environ 15 000 km de cours d’eau parcourent le bassin versant de la rivière Saint-François. Entre sa source au Grand lac Saint-François et son embouchure au lac Saint-Pierre, la rivière fait environ 205 km de long. En plus, les principaux tributaires de la Saint-François sont la rivière au Saumon (Scotstown), la rivière Eaton, la rivière Massawippi et la rivière Magog, selon le portrait du bassin versant de la rivière Saint-François.
