Main d’œuvre : Drummondville signe une entente avec la Tunisie

Main d’œuvre : Drummondville signe une entente avec la Tunisie
C’est aujourd’hui que le protocole d’entente avec l'Association tunisienne de coopération technique a été signé. (Photo : (Photo gracieuseté))

DRUMMONDVILLE. Le maire de Drummondville et le directeur général de la Société de développement économique, Alexandre Cusson et Martin Dupont, ont annoncé cet après-midi la signature d’un partenariat économique avec une agence tunisienne, qui viendra pallier aux besoins criants en main-d’œuvre dans le domaine métallurgique.

C’est lors d’un point de presse téléphonique, à trois heures de leur vol de retour, que Martin Dupont et Alexandre Cusson se sont adressés aux médias pour annoncer la ratification de cette première entente à l’international.

De façon précise, ils ont convenu avec l’Agence tunisienne de coopération technique, un organisme gouvernemental dont le mandat principal est de faire connaître le savoir-faire tunisien à l’étranger, d’un modus operandi qui leur permettra d’identifier des talents pour occuper les centaines de postes actuellement vacants dans la MRC de Drummond.

L’Agence aura le mandat d’identifier des candidats adéquatement formés dans des postes recherchés tels que soudeurs, ingénieurs, technologues en information, tôliers, machinistes, techniciens à contrôle numérique, etc.

«Comme vous le savez, nos entreprises nous le répètent à chaque occasion qu’ils ont qu’ils manquent de main-d’œuvre. Il y a des pénuries dans des domaines où on retrouve un bon bassin de travailleurs en Tunisie. Des entreprises de chez nous sont venues recruter ici à quelques reprises, supportées par la SDED, mais nous trouvions important d’élargir ce partenariat-là et, surtout, de l’écrire, de l’officialiser», a indiqué le maire de Drummondville qui porte aussi le chapeau de président de la Société de développement économique.

«L’agence fera donc des recommandations d’embauches à nos employeurs. S’ils sont d’accord, ils rencontreront les candidats et pourront débuter les démarches», a ajouté Alexandre Cusson.

Pour faciliter le tout, MM Cusson et Dupont se sont également entendus avec un centre de formation technique, situé en banlieue de Tunis, pour les tests et l’évaluation des candidats tunisiens lesquels, faut-il le préciser, parlent français en grande majorité.

«Si un employeur souhaite faire passer des tests à des gens qui couperont des feuilles de métal, ils pourront aller directement à ce centre de formation qui est très bien équipé, a expliqué Alexandre Cusson. Tout cela vient montrer aux Tunisiens que notre démarche est sérieuse. Et pour nos employeurs, ils disposeront d’un service qui viendra leur faciliter la vie et qui sera moins coûteux qu’une démarche au privé.»

Fait non négligeable, la signature de cette entente devrait améliorer les délais des procédures d’embauche à l’international.

«Un des problèmes liés au recrutement à l’international, c’est effectivement les délais, a observé M. Cusson. Nos employeurs ont besoin de monde, mais ils sont confrontés à des délais. On est évidemment d’accord que l’immigration ne doit pas être gérée n’importe comment et par n’importe qui. Mais, à partir du moment où il y a un processus, qu’on reconnaît que nous sommes un organisme sérieux qui travaille avec un organisme gouvernemental reconnu en Tunisie, ça viendra donner énormément de crédibilité à la demande de l’appliquant. On espère donc que ça coupera autant soit peu les délais des demandes».

Quelque part durant les 36 heures qu’a duré leur voyage en sol africain, le maire de Drummondville et son collègue de la SDED ont aussi participé à une rencontre de travail avec des représentants canadiens de l’ambassade de la Tunisie en vue de préparer une mission économique qui s’y tiendra à l’automne.

«Qu’une ville prenne le temps de les rencontrer, de signer des protocoles, clairement, ils ne peuvent que reconnaître le sérieux de notre démarche, qui ne pourra qu’être bénéfique pour nos entreprises», a insisté M. Cusson.

Si une entente entre Drummondville et Tunis a été signée noir sur blanc aujourd’hui, ce n’est pas la première fois cependant que Drummondville tente de pallier les besoins de recrutement des entreprises locales en allant à l’extérieur. Chaque année, des missions économiques à l’étranger sont organisées spécifiquement dans un but de recruter des travailleurs. Actuellement, la MRC de Drummond compte 125 familles européennes ou tunisiennes qui travaillent localement, comblant du coup certains besoins en main-d’œuvre.

«Il y a les postes vacants qui doivent être comblés, mais encore plus important, il y a les emplois qui ne créent pas de peur qu’il n’y a pas la main-d’œuvre nécessaire. Ça, à long terme, ça pourrait nuire à notre développement», a fait observé le maire de Drummondville.

Groupe Soucy et autres

De façon précise, les ententes qui ont été ratifiées aujourd’hui seront profitables pour plusieurs entreprises, comme Rasakti, Métalus et, bien sûr, le Groupe Soucy qui recherchent, en vain, plusieurs employés dans le domaine métallique.

D’ailleurs, dans un article publié dans L’Express l’été dernier, Éric Côté, président et chef de l’exploitation du Groupe Soucy, avait indiqué que le manque de main-d’œuvre créait des difficultés de rendement.

«Présentement, il y a des machines qui sont arrêtées. Pas assez de personnel. C’est très difficile. S’il y a des gens qui veulent travailler, on va les prendre», avait-il indiqué.

Au cours des derniers mois aussi, l’entreprise a cependant ouvert ses horizons et a commencé à recruter à l’étranger, notamment pour des postes en usinage.

«On embauche en France et en Tunisie. Ça coûte cher, mais on a du mal à trouver des gens au Québec qui font de l’usinage cinq axes», avait-il indiqué à un journaliste du magazine L’Actualité, en janvier 2018.

«La raison pour laquelle on est ici, c’est justement parce qu’on veut procéder plus rapidement dans le domaine métallique, a indiqué Martin Dupont, en prenant soin d’ajouter qu’au cours des cinq ou des six prochaines années, environ 25 000 postes seront à combler au Centre-du-Québec.»

Cette photo a été prise lors d’une rencontre de travail avec du personnel de l’ambassade du Canada à Tunis.
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