Par Jean-Claude Bonneau
Si le tennis professionnel féminin a ses têtes d’affiche comme Simona Halep, Caroline Wozniacki ou encore les sœurs Williams, Serena et Venus, on peut certes avancer que le tennis féminin drummondvillois peut également compter dans ses rangs une «reine» du tennis, une femme qui se dévoue depuis plus de trente ans à la cause de ce sport local, en la personne d’Anne Veillette.
Il y a une quinzaine de jours, une trentaine de femmes, et même plus, ont souligné à leur façon le grand engagement de la coordonnatrice de l’Association de tennis de Drummondville (ATD) qui a permis, au cours des trois dernières décennies, au tennis féminin d’occuper une place de choix sur la scène locale et même régionale.
Dans le cadre d’une petite cérémonie improvisée qui s’est déroulée dans les locaux du centre de tennis intérieur René-Verrier, ces femmes se sont mobilisées pour rappeler cet engagement incroyable de celle qui est également reconnue pour son énergie, sa passion pour le sport et surtout, surtout pour sa grande patience envers tous les membres de l’ATD et qu’on pourrait affectueusement appeler «Madame Anne».
Anne Veillette, c’est un peu l’âme de l’Association. C’est celle qui, à titre de coordonnatrice, voit à la formation de ligues, à la formation de cours, qui anime des périodes d’entraînement, qui donne des cours privés, qui prodigue des conseils, qui a à cœur la bonne marche de l’organisme qu’elle représente et qui voit à l’amélioration constante des services offerts.
Une vraie passionnée
Drummondvilloise d’adoption, Anne Veillette ne se cache pas pour dire qu’elle a toujours eu une passion pour les sports.
«Nous formions vraiment une famille plein air. Nos parents nous ont habitués, mes frères, mes sœurs et moi, à bouger. Jeune, j’étais très active et je jouais beaucoup plus avec mes deux frères qu’avec mes deux sœurs. Que ce soit au hockey de rue ou à d’autres sports, j’étais toujours partante.
Puis est arrivée la gymnastique artistique. Tout en étudiant à Jeanne-Mance, au cégep et à l’Université de Sherbrooke (en éducation physique, extra scolaire), je m’adonnais à cette discipline. J’ai participé à plusieurs compétitions régionales. À 15 ans, j’ai commencé à entraîner d’autres jeunes athlètes, en milieu scolaire, au sein des Djinn de Drummondville et au cégep. J’entraînais aussi des athlètes en tumbling. Mon travail a été remarqué et les Djinn m’ont offert le poste de coordonnatrice de leur organisation. Il s’agissait d’un travail permanent, dix mois par année. Donc, l’été, je pouvais me concentrer sur d’autres sports», mentionne Anne Veillette.
Ce n’est qu’à l’âge de 17 ans que notre interlocutrice a fait ses premiers pas sur un terrain de tennis.
«Rapidement, je suis devenue une passionnée de ce sport. Au milieu des années 1980, l’ATD a connu un certain renouveau et le président d’alors, Alain Lambert, m’a approchée pour combler le poste de coordonnatrice de l’association. À ce moment, il n’y avait que le tennis extérieur. Donc, je comblais ma saison estivale avec un emploi très intéressant. Je dois avouer qu’Alain Lambert a été tout un mentor pour moi.
Avec l’arrivée du tennis intérieur, René Verrier m’a proposé un poste de coordonnatrice à temps plein. J’ai donc embarqué les deux pieds dans le tennis douze mois par année et je n’ai jamais regretté cette décision. Ce poste me demandait de gérer toutes les activités de l’ATD, et pour savoir de quoi je parlais, j’ai décidé de parfaire mes propres connaissances. À ce niveau, des gens comme Yann Lefebvre et Sylvain Ruest m’ont grandement aidée», souligne Anne Veillette.
Un avenir prometteur
Celle que plusieurs voient comme une grande perfectionniste toujours prête à aller plus loin pour se dépasser, croit en l’avenir de son sport.
«L’ATD a déjà eu 1300 membres mais on est loin de ces années-là. Aujourd’hui, les jeunes ont énormément de possibilités sportives. Ils peuvent pratiquer le BMX, le vélo, le triathlon, le soccer, le baseball qui revient en force, et j’en passe. Tous les sports intéressent les jeunes et ceux-ci doivent faire des choix.
Aujourd’hui, à l’ATD, on compte plus ou moins 750 membres, ce qui est excellent. L’organisme veut poursuivre son développement en offrant une pléiade de services structurés, en créant des activités intérieures et extérieures qui suscitent l’intérêt et qui sont rassembleuses et en se renouvelant constamment.
En plus d’être compétitif, le tennis peut également être une belle activité familiale. Au cours des dernières années, nous avons développé le programme féminin et un programme-garderie pour les 3-5 ans, en plus d’ententes avec la commission scolaire. Il y a aussi des programmes spéciaux pour futurs membres. Il faut innover pour mieux avancer et ça, l’ATD l’a bien compris.»
Quand elle voit des jeunes comme Louis-Philippe Hamel, Jérôme Desrosiers, Louis Proulx et Alexandre P. Bouchard, qui performent au sein de programmes universitaires américains, ou comme Marc-Olivier Tourigny, qui a également touché à l’expérience américaine, Anne Veillette sourit à la pensée que l’ATD y est pour quelque chose.
«Ce sont tous ces petits bonheurs qui font que j’aime mon travail. Et de plus, je suis très bien entourée; donc, le succès de l’ATD relève de l’engagement de toute une équipe».
Revenant sur la petite surprise que lui ont récemment réservée plusieurs femmes, Anne Veillette sourit à belles dents en précisant que ces doux moments ont sans aucun doute été parmi les plus beaux de sa vie.
«Je suis très choyée et j’étais très émue. De recevoir autant d’amour, c’est très touchant et ça m’encourage à poursuivre le travail que je fais depuis tant d’années. Lors de cette petite rencontre, les femmes m’ont remis deux vêtements signés en vert Anne Tennis Féminin. Lues à l’envers, les premières lettres de cette signature sont celles de l’ATD. C’est vraiment avec une grande fierté que je les porterai», conclut celle qui pourrait bien devenir, dans un futur très rapproché, la première femme à être intronisée au Cercle des bâtisseurs du tennis drummondvillois.