Annick Bellavance, lentement mais sûrement

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Par Jean-Pierre Boisvert
Annick Bellavance, lentement mais sûrement
Annick Bellavance, conseillère municipale du district 9. (Photo : Gracieuseté)

DRUMMONDVILLE. Annick Bellavance est précisément le cas type d’une femme qui s’est avancée timidement en politique municipale pour prendre lentement de l’assurance et, en ce début de troisième mandat, la voilà qui vient d’être nommée au sein de la Commission Femmes et gouvernance, de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

Elle a pris du galon, comme on dit dans le milieu, le maire Alexandre Cusson lui ayant confié, entre autres, la présidence du «Chantier sur la mise en valeur et le développement du corridor Saint-François», dans lequel se trouve l’Amphithéâtre Saint-François et le site de l’ancienne Fortissimo, qui sera un enjeu de taille dans les prochaines années.

La présence des femmes sur la scène politique municipale au Québec, que vise à promouvoir la Commission Femmes et gouvernance, est bien sûr un sujet qui lui tient à cœur.

«Les femmes élues au niveau municipal représentent une proportion de 32 %, à la suite des élections de novembre 2017. On voit bien qu’il y a du travail à faire. Ici à Drummondville, avec cinq femmes élues sur 12 postes au sein du conseil municipal, on est dans ce qu’on appelle la zone paritaire», fait-elle remarquer.

Elle n’en reconnaît pas moins les contraintes qui, de façon traditionnelle, peuvent diminuer l’intérêt des femmes à se lancer en politique municipale.

«Dans le cadre des travaux de la commission, des femmes seront sondées pour en connaître plus sur les actions à mener pour les intéresser à s’investir, mais on sait bien qu’elles sont impliquées davantage dans la famille. Une élue doit avoir du temps pour rencontrer les citoyens, ce n’est pas toujours facile de se libérer, pensons simplement aux activités de 5 à 7. Je dois toutefois admettre que les hommes s’occupent de plus en plus de la famille», de reconnaître Mme Bellavance.

Parité en milieu de travail

La conseillère municipale en profite pour souligner que le progrès est tout aussi important à accomplir en matière d’égalité hommes-femmes au travail.

«Le Forum économique mondial estime qu’en maintenant la vitesse actuelle du progrès en matière d’égalité au travail dans le monde, il faudra attendre jusqu’en 2234 pour qu’hommes et femmes soient véritablement au coude à coude. Plus de 216 ans… c’est est un chiffre relatif au monde du travail mais ça illustre tout de même une réalité», met-elle en perspective.

À noter que depuis 2004, l’UMQ a réalisé des actions pour favoriser la participation des femmes à la démocratie municipale. Elle a créé un Comité Femmes et gouvernance locale, devenu en septembre 2017 la Commission Femmes et gouvernance qui a pour mandat d’accroître le nombre de candidates et d’élues et de leur offrir un soutien approprié.

Par ailleurs, l’UMQ a lancé récemment l’appel de candidatures pour l’édition 2018 du Prix Francine-Ruest-Jutras. Cette distinction, décernée pour la première fois en 2013, rend hommage à l’ex-mairesse de Drummondville, qui a présidé l’UMQ de 2002 à 2004, faisant d’elle la première femme à occuper ce poste. Le prix vise à reconnaître l’excellence et le leadership des femmes sur la scène politique municipale et dans la gouvernance locale, en saluant de façon particulière la contribution d’élues municipales au développement durable de leurs communautés.

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