«Si la lettre avait été créée par la CAQ, je ne l’aurais pas signée» – Nicolas Martel

«Si la lettre avait été créée par la CAQ, je ne l’aurais pas signée» – Nicolas Martel
Nicolas Martel, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Drummond. (Photo : Ghyslain Bergeron archives)

DRUMMONDVILLE. «J’ai été très surpris de voir qu’un député caquiste avait signé la lettre… j’attends encore les explications d’ailleurs.»

Cette citation est celle de Nicolas Martel, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, qui s’est empressé de réagir à ce qui est en train de devenir une histoire digne d’un téléroman.

C’est qu’en début de semaine, il a été approché pour cosigner une lettre d’appui au projet du train à grande fréquence (TGF) de Via Rail, en compagnie des maires de Drummondville et de Trois-Rivières ainsi que son homologue à la présidence de la Chambre de commerce de Trois-Rivières. En aucun cas, on lui a indiqué que Benoit Charrette, député de Deux-Montagnes et porte-parole pour la Coalition Avenir Québec en matière de transports, faisait partie des signataires.

«Dans ma tête, on était quatre personnes qui signaient la lettre. J’ai été très surpris que la CAQ était là. Ça n’a jamais fait partie des discussions. Les Chambres de commerce sont des mouvements apolitiques. Donc, c’est clair, si la lettre avait été créée par la CAQ, nous n’aurions pas été en mesure de la signer. Nous aurions émis des recommandations, mais nous ne pouvons pas être représentés par un parti politique», a fait savoir M. Martel.

Malgré sa surprise de lire le nom de Benoit Charrette au bas de la lettre publiée dans tous les journaux hier matin, Nicolas Martel précise qu’il n’est pas «déçu» pour autant car il s’agit ni plus ni moins d’un appui supplémentaire au projet.

«Plus nous avons d’appuis, plus ce très beau projet pour le Québec a de chances de se réaliser. Je ne pense pas que nous devons en faire tout un plat pour autant. Cependant, j’aimerais savoir pourquoi cette signature est là. J’ai fait plusieurs appels et je n’ai eu aucun retour, aucune explication. Je me demande aussi pourquoi que c’est le député de Deux-Montagnes qui signe la lettre alors qu’on a deux députés caquistes chez nous.»

Mercredi, le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, a refusé de relier la signature de M. Charrette à un geste partisan pour la CAQ.

«C’était un geste partisan pour Drummondville, mais pas un geste partisan pour un parti politique. Je suis extrêmement déçu de voir que des gens réagissent comme ça. Honnêtement, nous avons un projet sur lequel on travaille avec Via Rail et des intervenants socioéconomiques depuis quelques années, surtout depuis deux ans, et là, il y a des partis politiques qui veulent nous appuyer et il faudrait leur dire non? Voyons!», a-t-il commenté à L’Express.

Enfin, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard a fait savoir que son gouvernement attend l’aval d’Ottawa. «On a besoin d’un signal du fédéral, clair, qu’ils vont financer l’affaire. Parfait, on va aller là. On aura d’autre chose à faire également pour la mobilité», a-t-il fait savoir à la Presse Canadienne hier, lors d’un point de presse à Québec.

«Je veux voir quelle sera la technologie déployée du côté ontarien. Moi, je veux de la technologie moderne du côté du Québec aussi», a-t-il pris soin d’ajouter.

Enfin, même si les signataires de la lettre appuient clairement le projet du TGF, le projet du monorail est toujours dans les cartons, mais s’avère trop complexe, aux yeux du maire Cusson.

«Le monorail, je ne pense pas que c’est un projet impossible, mais c’est un projet qui va nécessiter trop de temps pour se réaliser, a-t-il indiqué à la Presse Canadienne. Il faut des solutions à court et moyen termes et il peut aussi y avoir des solutions à long terme. On a pris trop de retard au Québec dans le transport collectif — entre autres le transport de passagers — pour se dire qu’on va relancer des études, qu’on va recommencer. Là, Via Rail a un projet qui est prêt.»

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