«Il ne faut pas partir en disant que l’événementiel ne va pas bien» – Alexandre Cusson

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Par Cynthia Martel
«Il ne faut pas partir en disant que l’événementiel ne va pas bien» – Alexandre Cusson
Alexandre Cusson, maire de Drummondville. (Photo : Photo archives - Ghyslain Bergeron)

Si le Mondial des cultures n’attirait plus autant les foules et que le niveau de satisfaction laissait à désirer, le portrait en est tout autre pour les cinq grands événements qui demeurent.

«Si, [mardi], nous avons annoncé une mauvaise nouvelle, il ne faut pas partir en disant que l’événementiel ne va pas bien», soutient Alexandre Cusson, maire de Drummondville.

À preuve, un sondage hybride (400 entrevues téléphoniques et 218 via le web), réalisé auprès de 618 citoyens en octobre dernier par la firme Léger, le démontre clairement. L’Express a d’ailleurs obtenu copie du rapport d’analyse des résultats.

«Lorsque j’ai pris connaissance des résultats financiers du Mondial à la fin de l’été, et particulièrement de la baisse marquée du montant des commandites, ça m’a amené à passer des commandes, comme celle de ce sondage», laisse savoir le maire.

L’objectif était de mesurer la satisfaction et le taux de participation ainsi que le profil des citoyens participants aux six grands événements, soit Drummondville sur son 31, le Festival de la poutine, la Fête de la musique, le Festival de la blague, la programmation estivale à la place Saint-Frédéric et le Mondial des cultures.

À la lumière des résultats, les élus ont «constaté un décalage entre l’appréciation de l’ensemble des événements et l’appréciation du Mondial», pour reprendre les mots du premier magistrat. C’est en fait celui qui a reçu la moyenne de satisfaction la plus faible.

«Pour nous, c’était un autre signe qu’il fallait faire quelque chose. C’est quand même l’événement dans lequel on investit le plus d’argent (350 000 $ + 103 000 $ en service + subvention spéciale de 50 000 $ qui se terminait cette année). Maintenant, l’idée n’est pas de récupérer ce 500 000 $, mais de s’assurer qu’il soit bien investi», explique-t-il, ajoutant que cette importante somme pouvait enlever «peut-être une petite marge de manœuvre à d’autres événements ponctuels.»

(Photo d’archives, L’Express)

Les résultats
Le Festival de la blague et Drummondville sur son 31 sont les plus appréciés de même que le Festival de la poutine et la Fête de la musique avec une moyenne de satisfaction supérieure à 8 sur 10. La programmation estivale de la place Saint-Frédéric a obtenu une note de 7,8 sur 10 tandis que le Mondial des cultures a une moyenne de 6,6 sur 10 : le tiers des répondants est insatisfait, un autre tiers est moyennement satisfait et la balance est très satisfaite.

«Lorsqu’on regarde un tableau fourni dans le rapport, on soulève que le Mondial récolte un ambassadeur (notes de 9 à 10 sur 10) pour 3 détracteurs (notes de 0 à 6 sur 10). Les chiffres visés normalement pour qu’un événement fonctionne c’est 2 ambassadeurs pour 1 détracteur», explique M. Cusson.

À titre comparatif, les statistiques se situent à 14 ambassadeurs pour 1 détracteur pour Drummondville sur son 31 et 5 pour 1 pour le Festival de la poutine.

La programmation et la formule du Mondial représentent notamment les facteurs d’insatisfaction.

«Lorsqu’on additionne ceux qui ne sont tout simplement pas intéressés (31 %) et ceux qui pourraient l’être, mais qui disent que la formule manque de nouveauté (est répétitive), on déduit que, dans 50 % des cas, la raison est liée à l’événement comme tel ou sa programmation. Pour l’autre moitié, les raisons sont plus personnelles ou contextuelles (manque de temps, pas disponible)», peut-on lire dans le rapport des résultats.

Le manque d’ambiance, surtout pour les deux dernières éditions, est un autre élément qui ressort.
Pourtant, malgré ces faits peu reluisants, la majorité des répondants juge que le festival est important pour l’avenir de l’offre événementielle et que la Ville devrait continuer à le soutenir financièrement, même si plusieurs ont remis en cause son importance et la légitimité du financement à un moment ou à un autre lors des dernières années. Il arrive toutefois à l’avant-dernier rang sur ces deux indicateurs, parmi les cinq autres événements.
L’événement Drummondville sur son 31 et le Festival de la blague, quant à eux, sont les plus satisfaisants par ceux qui y ont participé. Toutefois, le premier est jugé très important pour l’avenir de l’offre événementielle et est celui qui reçoit le plus haut taux d’adhésion lié à son financement. Le Festival de la blague, quant à lui, arrive au dernier rang en termes d’importance perçue et d’accord lié aux sommes d’argent qui lui sont accordées.

La Fête de la musique qui a rejoint 21 % des Drummondvillois depuis son existence est un événement dont les participants sont satisfaits (4e rang) et qu’ils évaluent comme étant relativement important pour un soutien financier maintenu.

Le Festival de la poutine, quant à lui, est celui qui a été jugé le plus important pour l’avenir de l’offre événementielle. La programmation estivale de la place Saint-Frédéric est aussi importante pour l’avenir (3e rang) selon les répondants.

En somme, le rapport révèle que la vaste majorité des personnes sondées souhaitent que la Ville maintienne (64 %) ou encore augmente (27 %) le nombre d’événements et de festivals qu’elle soutient financièrement chaque année. Sept Drummondvillois sur dix ont répondu que l’offre était suffisante à leurs yeux.

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