TOURISME. Ayant annoncé qu’il n’y aura pas de festival à l’été 2018, l’organisation du Mondial des cultures de Drummondville assure que cette déchirante décision a été prise à la suite d’un long processus de réflexion.
«Bien que les trois dernières éditions de l’événement se soient déroulées sous le signe du changement, du repositionnement, de l’amélioration de l’expérience et de la bonification de la programmation, les résultats ne sont pas concluants. Comme plusieurs festivals d’envergure au Québec, le Mondial des cultures a fait face à plusieurs défis de taille au cours des plus récentes années, dont une réduction substantielle de ses revenus de commandites et un dollar loisir de plus en plus limité chez les Québécois, lesquels ont inévitablement eu un impact sur le budget et sur l’achalandage de l’événement», peut-on lire dans un communiqué envoyé à la presse.
«Les gros fournisseurs tels qu’Hydro-Québec et la Société des alcools du Québec (SAQ) ont coupé des montants importants dans les subventions qu’ils accordent à des festivals de notre nature en raison des révisions des règles d’attribution de commandites, a fait savoir Josée Vendette, présidente du Mondial des cultures, lors de l’assemblée générale annuelle. (…) Malheureusement, la danse folklorique ne cadre plus dans les paramètres et ces gros partenaires dont on est malheureusement dépendant, il n’en pleut pas à tous les coins de rue. Malgré de nouveaux commanditaires, nous avons été incapables de combler la perte.»
Un déficit de 82 697 $
Le Mondial des cultures de Drummondville clôture son année financière 2017 avec un déficit de 82 697 $, comprenant, entre autres, un remboursement de dettes antérieures de l’ordre de 49 816 $. L’an dernier, le déficit se chiffrait à 75 174 $. Malgré les efforts soutenus des divers conseils d’administration s’étant succédé et la rigueur de l’équipe permanente, le Mondial des cultures enregistre un déficit cumulé de 353 404 $.
«Une bonne partie du déficit de cette année est attribuable à des dépenses qui relevaient d’autres éditions», a noté le maire de Drummondville, Alexandre Cusson.
«Des compressions budgétaires importantes ont été faites par l’équipe et l’huile de bras que vous avez tous mise à titre de bénévoles a fait en sorte qu’on a réussi à compresser les dépenses du montant qu’on avait perdu en commandites. On a réussi à minimiser l’impact de sorte qu’on est parvenu à rembourser près de 50 000 $ de passifs des années antérieures ce qui est quand même honorable pour l’édition 2017», a fait valoir Mme Vendette.
Néanmoins, le conseil d’administration du Mondial des cultures et la Ville de Drummondville tiennent à se faire rassurants auprès des fournisseurs et confirment que les obligations financières seront respectées, et ce, d’ici le 31 décembre 2017. En ce sens, une résolution devrait être adoptée lundi prochain lors de la séance du conseil municipal pour accorder une subvention spéciale qui permettra au Mondial d’assumer l’ensemble des factures contractées avec les fournisseurs.
«Il n’y aura pas de perdants financièrement parlant. Pourquoi paie-t-on les factures? L’idée derrière ça est à la fois pour l’image de l’événement et celle du tourisme et de Drummondville. Il n’est pas question de faire faire faillite au Mondial. De plus, le fait que l’organisation est en transition, il n’y aura aucune perte d’emplois permanents. Par ailleurs, la Ville prendra possession des différents actifs qui seront éventuellement mis en valeur. Ces frais seront assumés à même les réserves et surplus anticipés pour l’année 2017. Donc il n’y aura aucune conséquence pour les contribuables», a précisé à L’Express le premier magistrat.