Le monorail à grande vitesse (MGV), évoqué par le premier ministre Couillard, aurait des avantages indéniables pour Drummondville, selon Patrick Leclaire, président de la Coop MGV qui pilote le dossier.
«Le projet de monorail sur un premier tronçon Montréal-Québec prévoit des navettes transportant chacune 60 passagers et circulant à toutes les 15 minutes si nécessaire, à une vitesse pouvant atteindre 250 km/heure. Il y aurait évidemment un arrêt à Drummondville et dans d’autres villes comme Saint-Hyacinthe et Lévis», a affirmé en entrevue téléphonique M. Leclaire qui a rencontré plusieurs maires dont Alexandre Cusson pour bien expliquer le projet.
Selon lui, il pourrait en coûter 3,5 milliards de dollars pour construire les infrastructures qui, en général, seraient aménagées le long de l’autoroute 20. La grande particularité du MGV est que les municipalités, tout comme les gouvernements et le privé, auraient à s’impliquer dans le financement et seraient au bout du compte propriétaires de ce système de transport collectif.
«Elles pourraient donc se répartir les éventuels profits qui pourraient en découler, car il ne faut pas oublier que ces navettes pourraient être converties pour transporter de petites marchandises durant la nuit. Ce serait rentable à long terme. L’avantage est que, comme pour le métro, on peut ajouter ou enlever des navettes selon les besoins. S’il y a 40 clients, on met une seule navette et si le nombre de passagers augmente, on ajoute des navettes et, s’il le faut, on augmente la fréquence. Il est modulable et il peut être tout aussi efficace à vitesse réduite. Par exemple, en milieu urbain, le MGV peut desservir les banlieues, à des vitesses mieux adaptées aux distances entre les différentes stations», fait-il observer.
Selon lui, non seulement le MGV permettrait aux Drummondvillois d’aller et venir à Montréal ou Québec dans la même journée, mais il aurait aussi l’avantage d’amener à Drummondville en 25 minutes des travailleurs qualifiés de l’extérieur, de Montréal par exemple. «C’est un aspect non-négligeable à une époque où la main-d’œuvre se fera de plus en plus rare. Il n’y aura plus ce frein au développement de l’économie locale. Sans compter que les gens d’affaires pourraient se déplacer rapidement, à la dernière minute comme ça leur arrive souvent», met en perspective Patrick Leclaire, particulièrement fier de mettre en avant une technologie québécoise.
«Le projet n’est plus ce qu’il était au départ lorsqu’il en fut question pour la première fois au début des années 1990. Le projet a été raffiné, des ingénieurs se sont penchés sur ce système, notamment en collaboration avec l’Université Laval. C’est une nouvelle technologie, qui est québécoise, et elle est exportable. Je discute avec trois pays intéressés actuellement, le Liban, le Maroc et un consortium France-Luxembourg», révèle-t-il
Leclaire dit être conscient que si le projet devait être accepté, il ne pourrait être concrétisé avant quasiment 10 ans. Il sait que c’est la faiblesse de son dossier. Il a toutefois hâte de voir ce que le premier ministre Philippe Couillard a dans la tête. «Nous allons le rencontrer bientôt», précise-t-il.
Rappelons que M. Couillard a plaidé en faveur du monorail à grande vitesse dans son discours final au congrès du Parti libéral dimanche dernier. M. Leclaire a confié qu’il ne s’attendait pas à ça.
La Coop MGV est, comme le nom le dit, une coopérative et les gens qui veulent appuyer ce projet peuvent acheter une part sociale au prix de 20 dollars, en allant sur le site web de l’entreprise.