AFFAIRES. L’histoire de Marc St-Hilaire est celle d’un débrouillard qui voulait avoir sa propre entreprise et n’a pas manqué son coup quand l’occasion s’est présentée.
Il a acheté en 2009 les Aliments Tristan d’un ami de son père, Gilles Lefebvre, qui n’avait à son compte que deux produits, un mélange à crêpes et une préparation pour galettes de sarrasin. En quelques années, l’entreprise sous sa gouverne a augmenté sa clientèle et élargi sa gamme de produits à 70 dont 14 sont aujourd’hui distribués dans toutes les épiceries Métro du Québec. L’Express a rencontré l’homme d’affaires originaire de Saint-François-du-Lac dans sa boutique de la rue Brock où sont mis en vente, entre autres, les produits fabriqués dans l’usine située à Saint-Majorique.
«Quand j’ai accepté d’acquérir les Aliments Tristan de M. Lefebvre, qui n’avait plus la santé pour poursuivre ses activités, je suis parti une semaine sur la route avec lui afin de connaître les clients. Le chiffre d’affaires était petit. Je me suis dit : je vais changer ça. Je voulais vivre de cette entreprise. Je voulais quelque chose à moi», de raconter celui qui a quitté son emploi de contremaître et vendeur pour une compagnie d’engrais chimiques.
Marc St-Hilaire a su construire autour de ses deux produits vedettes. «Je dois me battre contre des géants américains comme Aunt Jemima (Quaker Oats). Son mélange à crêpes se vend 2$ alors que le mien se détaille à 7$, mais il y a une grosse différence de qualité. Pour le mien, tout est compris, la farine, le sucre, les oeufs, il n’y a que du lait à ajouter. Et j’en vends beaucoup, les gens apprécient cette qualité», affirme-t-il.
De fil en aiguille, d’autres produits ont atteint les tablettes, notamment les caramels que prépare Nathalie Courchesne, le café, les farines, les bonbons et plus récemment le mélange pour galettes Express, qui ne demande que de l’eau, et deux nouvelles dosettes de café Mark&Son.
La croissance n’est pas finie, selon ses dires. Il fait déjà affaire avec Amazone Canada pour la distribution. Il vise Walmart, mais là, la marche est haute, car il doit obtenir la certification HACCP, qui exige des conformités assez dispendieuses. «Ça me coûtera plusieurs centaines de milliers de dollars pour obtenir cette certification, car il me faudra agrandir mon usine à Saint-Majorique, pour passer de 3500 pieds carrés à plus de 4000 pieds carrés. Il faut que soit séparé le secteur de la production de celui de l’emballage. J’ai fait une demande de subvention au MAPAQ (Ministère de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation) et, si la réponse est positive, ça va me donner un gros élan et je pourrai envisager de construire au printemps prochain», de souhaiter le père de deux enfants qui sont aussi impliqués dans l’entreprise.