Andrée Donais, une femme de tête et de coeur

Andrée Donais, une femme de tête et de coeur
Andrée Donais (Photo : Photo Jean-Claude Bonneau)

Par Jean-Claude Bonneau

Entrepreneure dans l’âme, Andrée Donais dirige la Coopérative funéraire JN Donais depuis une dizaine d’années. Comme directrice générale, la principale intéressée ne se cache pas pour dire que son parcours professionnel n’a cependant rien de commun… et qu’il est très différent de ceux et celles qui cumulent les mêmes fonctions qu’elle.

À peine entrée dans la soixantaine (elle est née le 17 mai 1956), cette Drummondvilloise pure laine avoue cependant qu’elle est très fière de ce retour aux sources et qu’elle apprécie tous les détails de la mission qu’on lui a confiée, soit celle d’accompagner les familles endeuillées.

Une histoire de famille

Pour Andrée Donais, JN Donais, c’est une histoire de famille qui dure depuis déjà cent ans.

«L’entreprise funéraire a été fondée par mon grand-père Joseph-Napoléon. Ses trois fils, mon père Robert, Raynald et Jean, de même que sa fille Juliette, ont tous travaillé pour l’entreprise. Et aujourd’hui, c’est moi qui ai pris la relève. Sans aucun doute que mon grand-père et mon père, s’ils étaient toujours de ce monde, en seraient très fiers. Une chose est certaine : personnellement j’en suis très fière et je fais partie de la troisième génération qui assure la bonne marche de l’entreprise. En bout de ligne, JN Donais, c’est sans aucun doute un succès familial», mentionne la dg.

Même si elle a grandi dans un milieu plutôt méconnu et qu’elle a rapidement appris ce qu’était le respect des gens, ce n’est qu’en 1999 qu’Andrée Donais est revenue dans le giron de l’entreprise.

«En 1997, les Services funéraires coopératifs Drummond (SEFUCOD) ont fait l’acquisition de JN Donais. À l’époque, Mme Colette Bélisle, qui était la directrice générale de la coopérative, m’a contactée pour faire partie du nouveau conseil d’administration. J’ai accepté l’invitation et en1999, j’intégrais le C.A. Puis en 2004, j’en ai accepté la présidence. En 2008, la coopérative s’est retrouvée sans d.g. et les membres du conseil d’administration m’ont proposé de relever ce défi. Ça fait déjà près de dix ans et je me sens vraiment à la bonne place», précise Andrée Donais.

Un parcours intéressant

En scrutant le parcours professionnel de la directrice générale de JN Donais, plusieurs pourraient être surpris. Toutefois, pour celle qui gère l’entreprise avec sa tête et son cœur, ce parcours a été très formateur.

«Dès l’âge de 17 ou 18 ans, je voulais diriger ma propre boîte. À l’adolescence, j’étais passionnée par la danse et rapidement j’ai voulu avoir ma propre école. Tout en poursuivant des cours à Montréal, j’ai fondé les Ballets jazz Andrée Donais. Chaque année, ce sont près de 350 élèves de tous âges qui fréquentaient l’école. En plus de voir à monter le spectacle annuel, je devais m’occuper de l’enseignement, de l’administration, du marketing. Avec le recul, je crois que c’était énorme pour une jeune fille qui n’avait pas encore soufflé les 20 chandelles. Mais ce fut en même temps tout une expérience. Quelques années plus tard, j’ai lancé le Salon de la femme de Drummondville, une autre étape qui m’a permis d’en apprendre sur toutes les facettes d’une entreprise. J’ai aussi œuvré dans les services financiers et dans le monde des communications. Autant d’emplois qui m’ont façonnée et qui m’ont permis d’acquérir une multitude de connaissances dans des domaines très variés. Et aujourd’hui, cette expérience acquise au fil des ans m’est très positive».

Un côté personnel moins connu

Sur un plan professionnel, Andrée Donais n’a plus besoin de présentation. Par contre, sur le plan personnel, on en connaît très peu sur cette femme d’affaires qui se fait un devoir de demeurer toujours tout près des gens.

«Je tiens à garder ma garde rapprochée loin de mes activités professionnelles. J’avoue toutefois que je suis très fière de mes trois enfants, Dominic (37 ans), Caroline (35) et Marie-Pier (26), et de mes quatre petits-enfants, deux jumelles identiques de 7 ans Lili et Marion, Mathew (6 ans) et Alicia (3 ans). J’ai aussi un conjoint avec qui je partage ma vie depuis plusieurs années», précise celle pour qui, une journée type commence très tôt le matin et peut comprendre entre 8 et 10 heures de travail.

«Je manque certainement d’un peu de temps pour les membres de ma famille mais je suis toujours là quand c’est nécessaire et je suis certaine que, pour le reste, ce n’est que partie remise. Mes petits-enfants ont pris une place importante dans ma vie et dans quelques années, j’aurai certainement plus de temps à leur accorder, même si je leur en accorde déjà beaucoup», ajoute celle qui précise que le pire moment de sa vie a été et est toujours le décès de sa mère.

«Je n’avais que 28 ans lorsque ma mère nous a quittés. Ce fut un choc indescriptible, une épreuve que j’ai dû surmonter. Et aujourd’hui, je me sers de cette expérience pour dire à ceux et celles qui m’entourent qu’il est toujours possible de surmonter les épreuves, quelles qu’elles soient».

Les amis et les loisirs

Femme très active, Andrée Donais est sans aucun doute du genre à avoir un cercle d’amis très impressionnant et des loisirs très réguliers. Et pourtant…

«On dit souvent qu’on peut compter sur les doigts de la main nos vrais amis. Dans mon cas, c’est vrai. Oui j’ai un grand cercle de connaissances mais mon cercle d’amis intimes est plutôt restreint. Il se compose des membres de ma famille et d’un ami d’enfance. En fait, il faut avouer que je manque de temps pour développer un grand cercle d’amis», confesse celle qui s’est donné comme mission de rendre les gens heureux autour d’elle.

Au niveau des loisirs, notre interlocutrice n’essaie pas de tourner la conversation en sa faveur. «Depuis quelques années, je consacre mes temps libres à ma famille. Je ne fais pas beaucoup d’activités physiques et ce même si j’aime bien la nature. Il est vrai que je fais un peu de marche et en hiver un peu de ski de fond, mais ça se limite à peu près à ça. Par contre, j’aime bien certaines activités culturelles comme le cinéma, la musique et la lecture.»

Est-ce qu’il y a un petit côté d’Andrée Donais que peu de gens connaissent ?

«Je dirais que oui. Je suis une personne très intuitive et je porte beaucoup d’attention aux autres. Depuis une quinzaine d’années, je me suis mise à l’écriture. Je n’ai rien d’une auteure ou d’une romancière, mais chaque matin je griffonne sur un bout de papier cinq petits bonheurs. C’est ma façon de visualiser ma journée, ma vie d’une façon positive. Ces petits écrits deviennent de petits cadeaux et il m’est arrivé d’en relire plusieurs pour trouver le côté positif d’une épreuve», ajoute la principale intéressée.

Si on parle d’avenir, de grands rêves, que peut-on souhaiter à Andrée Donais?

«Tout d’abord, je suis plus près d’une retraite que du début d’une carrière. Donc, la première chose que je souhaite, c’est de converser la santé. J’aimerais éventuellement mettre mon talent, ma créativité, l’expérience acquise tout au long de mon cheminement au profit des autres, dans un rôle de coach de vie. Pour ce qui est d’un grand rêve, j’ai toujours pensé à un havre de paix au bord de l’eau accessible à toute la famille. Ce serait merveilleux.»

Des entreprises respectueuses

En terminant, il était impensable de ne pas demander à Andrée Donais ce qu’elle pensait du récent reportage de J.E., durant laquelle on parlait d’entreprises funéraires et particulièrement de préarrangements.

«J’ai été scandalisée en écoutant cette émission. Je ne crois sincèrement pas qu’elle reflétait bien le quotidien des entreprises funéraires, du moins pas celui des entreprises régionales. On y parlait beaucoup d’argent. Peut-être que dans une grande région comme Montréal, c’est comme ça, mais à Drummondville, c’est une autre chose. Les entreprises funéraires de la région travaillent toujours dans le plus grand respect des familles endeuillées. Nous ne sommes pas des vendeurs à pression mais plutôt des conseillers. Je crois sincèrement qu’au fil des ans, les entreprises locales ont su se tailler une belle réputation et les gens peuvent faire confiance à ces entreprises de chez nous qui se sont toujours fait un grand devoir de prioriser l’empathie et le respect envers des gens qui ont à vivre des périodes très difficiles», conclut Andrée Donais qui rappelle sa très grande fierté d’être à la tête d’une entreprise fondée par ses ancêtres et surtout de travailler en plaçant en avant-plan les valeurs véhiculées par ses prédécesseurs.

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