Le Yukon, cet autre monde

Le Yukon, cet autre monde
Steve Boisvert est allé vivre à Dawson City pendant un peu plus de quatre mois.

AVENTURE. Lorsqu’il est arrivé au Yukon pour un séjour d’un peu plus de quatre mois, le Drummondvillois Steve Boisvert ne se doutait pas que cette expérience allait changer sa vie. 

Arrivé dans cette province remplie de paysages grandioses au début du mois de mai pour un emploi dans un camping, Steve Boisvert est revenu à Drummondville en septembre.

Il s’est rendu en voiture à Dawson City, petite ville du Yukon, où l’attendait son emploi d’été. Il est même arrêté déposer une pancarte à l’effigie de Drummondville à Watson Lake, municipalité reconnue pour son labyrinthe de pancartes ornées de nombreux noms de villes nord-américaines.

Anecdote : Steve Boisvert n’a pas amené assez de vêtements d’été pour son périple.

C’est qu’au moment de son arrivée dans la province du nord canadien, il faisait soleil environ 22 heures par jour. «Nous avons eu un été beaucoup plus beau que ce que vous avez pu avoir à Drummondville, affirme Steve Boisvert avec un petit sourire. Il faisait entre 25 et 30 degrés en moyenne.» Toutefois, la nuit, le mercure pouvait descendre drastiquement jusqu’à atteindre quatre degrés Celsius.

Il a profité de son voyage pour visiter un peu le nord canadien, faisant même une incursion dans le cercle polaire. La Dempster Highway s’est avéré un immense coup de cœur pour Steve Boisvert.

Une province-mystère

Steve Boisvert avoue même avoir eu l’impression de s’être fait avoir par les cours d’histoire tellement le Yukon était un territoire mystérieux dans son esprit.  

Les mythes concernant ce vaste territoire sont effectivement nombreux. «Je me suis souvent fait demander ce que j’allais aller faire là-bas, à part des patates (en référence aux patates Yukon Gold). Sauf qu’il n’y a pas de patates qui poussent au Yukon, on les a nommées ainsi uniquement parce qu’elles ressemblaient à des pépites d’or et que cette dernière ressource était répandue dans la province», explique-t-il.

D’après lui, les gens ont l’impression qu’il n’y a rien dans cette province nordique. Pourtant, la nature est un attrait touristique majeur, Whitehorse étant un haut-lieu du vélo de montagne, entre autres.

Dawson City a également été la troisième ville d’Amérique du Nord à avoir eu l’électricité, tout juste derrière Montréal et San Francisco. «C’est étonnant mais c’est vrai», assure Steve Boisvert.

Une vie en deux temps

La haute saison touristique est sans conteste l’été. À ce moment, Dawson City est électrisée comme jamais. Les emplois y sont si nombreux qu’ils dépassent de beaucoup le nombre d’habitants. La solution? Les locaux mettent l’épaule à la roue et prennent deux ou trois emplois pendant l’été, afin de faire rouler la ville. L’hiver, à l’inverse, les gens se reposent de leur été et reprennent une vie plus normale. «Il y a une phrase qui se dit là-bas : tu apprendras à connaître les gens pendant l’hiver», décrit Steve Boisvert, en précisant qu’il y a développé un véritable sentiment d’appartenance envers ce mode de vie particulier chez les Yukonais.

Cette façon d’aborder la vie l’a d’ailleurs profondément marqué. «Le stress est absent. C’est inspirant.»

De plus, l’homme avoue que passer quelques mois là-bas a favorisé quelques réflexions concernant la simplicité volontaire. «Là-bas, il n’y a pas de commerce sauvage. Tu achètes ce dont tu as besoin, et c’est tout. Tu achètes des bas quand tu as besoin de bas, pas parce que ceux-ci sont beaux. Les gens se retrouvent ensemble, et c’est beaucoup plus important.»

Résilience

Au Yukon, il y a ce qu’on appelle une grande réconciliation entre les Premières Nations et les Blancs qui y vivent. «Il y a eu les pensionnats, entre autres, et leur vie n’était pas très rose. Les gens se disent entres eux : »Tes ancêtres nous ont fait ça, tu as honte de ça. Moi, mes ancêtres se sont laissé faire, et j’ai honte de ça. Nous ne sommes pas nos ancêtres, et aujourd’hui, on peut s’accorder et vivre ensemble». Ça m’a marqué, j’ai trouvé ça très beau. C’est une belle leçon de résilience», témoigne Steve Boisvert avec une petite pointe d’émotion dans la voix.

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