Michel Parizeau se souvient de Maurice Filion

Michel Parizeau se souvient de Maurice Filion
Maurice Filion a été le premier entraîneur-chef chez des Rangers de Drummondville

HOCKEY. Maurice Filion n’aura pas seulement marqué l’histoire des Remparts et des Nordiques de Québec. Les amateurs les plus âgés s’en souviendront : l’homme de hockey a été le tout premier entraîneur-chef de l’histoire des Rangers de Drummondville.

Durant les trois premières saisons de la concession, entre 1966 et 1969, Filion a dirigé les Marcel Dionne, Yvon Lambert et compagnie au sein de la Ligue de hockey junior A du Québec. En 1968, il a mené les ancêtres des Voltigeurs à la conquête de la coupe du Président. Un exploit qu’il a répété à la tête des Remparts en 1970, deux ans avant de faire le saut chez les Nordiques.

Autre figure marquante de l’histoire du hockey junior drummondvillois, Michel Parizeau aura été dirigé par Maurice Filion au sein de trois équipes différentes au fil de sa carrière : les Métros juniors B de Montréal, les Rangers puis les Nordiques au sein de l’Association mondiale. L’ex-attaquant a été pris par surprise par le récent décès de son ancien mentor, dont les funérailles privées auront lieu vendredi, à Québec.

«À 85 ans, on pouvait s’attendre à ça, mais on ne l’a pas vu venir. Ces dernières années, on n’avait plus beaucoup de nouvelles de Maurice. On ne le voyait plus aux activités des anciens Nordiques, avec qui il était pourtant très impliqué au début. On a eu la chance de le voir à Drummondville il y a quelques années, aux retrouvailles des anciens Rangers, mais c’est tout. Ça faisait partie de sa personnalité effacée. C’était quelqu’un qui n’aimait pas être sous les réflecteurs», a témoigné Parizeau.

De son ancien coach, Parizeau retient d’abord son intransigeance et son impartialité. «Il était très sévère, mais aussi très juste. Les règlements étaient les mêmes pour tout le monde. Personne n’avait de passe-droit, même les vedettes. Par exemple, si un gars sacrait, il devait payer une amende de cinq dollars. Une fois, j’ai raté le couvre-feu par cinq minutes. Il n’y avait pas de match le lendemain, mais j’ai dû payer l’amende», a raconté l’homme de 69 ans.

Comme homme de hockey, Filion était surtout reconnu comme un excellent détecteur de talent. «Il avait un flair pour ça. Il aimait faire son propre dépistage. Mais si un joueur ne cadrait pas dans l’identité de l’équipe, il n’allait pas le chercher. Ses équipes étaient à son image. Ses joueurs étaient disciplinés. Personne ne faisait de scandale.»

Partout où il est passé, Filion sera parvenu à bâtir des équipes gagnantes. «À la première saison des Rangers, on a terminé en dernière position. Dès l’année suivante, on a tout gagné. Ensuite, les Remparts sont venus le chercher. Son passage avec les Rangers aura donc été important dans son cheminement. Gagner, c’est la meilleure publicité pour un entraîneur. Maurice a profité de Drummondville, mais Drummondville a aussi grandement profité de lui», s’est dit d’avis Parizeau.

«Pour ma part, je n’aurais pas pu avoir un meilleur coach pour débuter ma carrière, a-t-il ajouté. Ce n’est pas seulement une question de hockey. C’est bien beau la stratégie, mais le plus important, c’est de partir droit dans la vie. Maurice m’a aidé à partir sur de bonnes bases.»

Ayant élu domicile à Drummondville pendant une douzaine d’années, Michel Parizeau demeure aujourd’hui à Québec. L’ancien joueur de la Ligue nationale suit encore les activités des Voltigeurs, lui qui a fait partie du conseil d’administration du club pendant quelques saisons. Il se réjouit d’ailleurs de la présence de Dominique Ducharme derrière le banc des Rouges.

«J’ai rencontré Dominique Ducharme en 2009, quand l’équipe cherchait un remplaçant à Guy Boucher. Il m’avait impressionné. C’est un homme brillant et très terre-à-terre. Je ne suis pas surpris de le voir connaître du succès. Les Voltigeurs sont entre bonnes mains avec lui.»

«Je n’oublierai jamais Drummondville»

Lors des retrouvailles des anciens Rangers de Drummondville, en août 2007, au club de golf Heriot, Maurice Filion avait pris la parole devant près de 250 personnes. Il s’était alors remémoré les premières heures de la courte histoire de l’organisation (1966-1974).

«Je n’ai jamais regretté d’être venu à Drummondville. Les gens ont été formidables à tous les points de vue. Ils ont été chaleureux à mon égard et à celui de tous les joueurs qui sont passés ici. Sur le plan hockey, ça n’a pas toujours été facile, mais ce qui comptait, c’était l’organisation, l’équipe. Personnellement, j’ai passé de très bons moments ici et je tiens à remercier du fond du cœur tous ceux et celles qui m’ont permis de vivre cette belle expérience. Une chose est certaine, je n’oublierai jamais Drummondville.»

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