Quand votre chien en sauve d’autres

ANIMALIER. Oui, sous certaines conditions, votre chien peut aussi donner du sang. 

Le Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV) de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, situé à Saint-Hyacinthe, s’est associé pour la première fois avec l’hôpital vétérinaire Caouette et Rochon afin d’organiser une collecte de sang canin à Drummondville. «On ne peut pas se fier uniquement aux donneurs de Saint-Hyacinthe, parce qu’on viderait les pauvres chiens de leur sang. C’est pour ça que nous avons commencé à contacter des cliniques vétérinaires dans les environs de Saint-Hyacinthe pour voir si certaines seraient intéressées à nous accueillir», explique Marie-Claude Blais, la responsable de la collecte et professeure en médecine interne auprès des animaux de compagnie à l’Université de Montréal.

Le contrat : la clinique vétérinaire prête ses locaux et s’assure de recruter des chiens donneurs, en échange de quoi ils contribueront à alimenter une banque de sang animal à laquelle ils auront accès en cas de besoin. «Vu que nous traitons des urgences, nous sommes sensibilisés avec ce genre de situations critiques. C’est pour ça que nous avons décidé de contribuer», précise la co-propriétaire de l’hôpital vétérinaire Caouette et Rochon, Anne Rochon. Au cours de la journée de samedi, sept chiens étaient inscrits en tant que donneurs, mais six ont finalement réussi à offrir du sang.

L’expérience a été tellement positive que les deux institutions comptent collaborer à nouveau pour une deuxième collecte dans environ trois mois.

Des critères rigoureux

Toutefois, exactement comme les humains, les critères sont très précis : le chien doit peser plus de 25 kilos (55 lbs et plus), avoir ses vaccins à jour, être traité pour les puces et les tiques et être âgé entre 1 et 8 ans. La docilité est aussi un trait de caractère recherché pour les collectes, puisque le don implique que l’animal se fasse manipuler et reste calme pendant 5 à 10 minutes.

«Ce n’est pas vraiment complexe de faire en sorte que le chien reste tranquille. Souvent, le maître va être là pour le rassurer, et nous y allons tranquillement. Nous essayons de créer une ambiance propice au repos», explique la technicienne en santé animale pour Caouette et Rochon, Cindy Lefebvre.

Une gâterie attend toujours les donneurs une fois le don terminé. «Certains chiens qui ne viennent pas pour la première fois commencent à baver dès qu’ils entrent dans la pièce parce qu’ils savent ce qu’ils pourront manger à la fin», rigole Marie-Claude Blais, en spécifiant que les labradors, notamment, sont très gourmands.

Fait surprenant : ce sont exactement les mêmes poches qui sont utilisées pour les humains et les chiens, ce qui équivaut à environ 500 ml. Théoriquement, un don peut donc contribuer à sauver plus d’une vie. «Les unités de sang sont effectivement séparées en deux parties (du plasma et un concentré riche en globules rouges) qui peuvent chacune être utilisée chez plus d’un patient selon le poids du receveur», précise Anne Rochon.

Et les chats ?

Les dons de sang chez les chats, bien que plus complexes et moins substantiels (rares sont les félins pesant plus de 25 kilos…), sont également possibles. «C’est rès rare qu’un chat va rester coopératif toute la durée du don, donc une sédation sera souvent nécessaire. À cause de ça, les risques sont accrus pour le donneur, et on s’assure toujours que les propriétaires du chat en soient parfaitement conscients», explique Marie-Claude Blais, en assurant que le bien-être du donneur et celui du receveur sont les deux priorités pour les professionnels en santé animale.

Les besoins de transfusion sont souvent plus présents chez les chiens que les chats, notamment parce que les chiens vont plus à l’extérieur que les félins. 

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