Ti-Rouge vend son blé d’inde depuis 50 ans au Marché public

Ti-Rouge vend son blé d’inde depuis 50 ans au Marché public
Claude Guilbert

Ti-Rouge connaît le blé d’inde comme personne. Pas surprenant quand on sait que ça fait 58 ans qu’il en vend, dont les 50 dernières années au Marché public de Drummondville.

Claude Guilbert, de son vrai nom, est à son comptoir à tous les vendredis que le bon Dieu amène, en face de l’école Saint-Joseph, de 6 heures à 18 heures. Il a 82 ans. Lui et son équipe des Jardins de la Paysanne sont aussi présents les mardis et les samedis. C’est un naturel pour lui de s’entretenir avec les gens et de les accueillir en disant : ne prenez pas ceux-là, sont pas mangeables. Ce à quoi la cliente, qui connait son style pince-sans-rire depuis très longtemps, lui répondra en souriant: parfait, je vais en prendre une douzaine!

«Je connais tout le monde ici, dit le commerçant originaire de Saint-Hyacinthe. Certains d’entre eux je les ai connus tout jeunes quand ils venaient avec leurs parents, et ils reviennent aujourd’hui avec leurs enfants. C’est un beau marché ici à Drummondville. L’été c’est très bon. C’est un plaisir de venir ici. J’aime mieux ça qu’aller aux noces». Cette dernière phrase, dite sans méchanceté, semble faire référence à une journée où il a préféré aller travailler plutôt qu’aller à un mariage. «J’ai manqué deux heures seulement en 50 ans, c’était quand mon père est décédé».

Il en a vu passer des sortes de blé d’inde le monsieur. «Ça s’est amélioré, dit-il. Des sortes ont disparu alors que d’autres ont été inventées. Moi, j’achète les semences chez Perron à Montréal. Parfois, on m’en propose des nouvelles. Quand le blé d’inde est poussé, je le vois tout de suite, seulement qu’à lui toucher, s’il sera sucré ou pas. Il y a une sorte de blé d’inde que ça prend des dents spéciales pour le manger. Il faut que les dents soient séparées un peu pour mieux mordre dans les rangées de grains. Et puis il y a les deux couleurs qui sont arrivées sur le marché. Je me souviens, les gens demandaient du blé d’inde à deux couleurs. Maintenant qu’il y en a, des clients souhaitent retourner au blé d’inde à une seule couleur. Un moment donné c’est assez. Là, je leur dis : vous allez manger ce qu’on va vous donner».

Le vendredi, les étals de Claude Guilbert font 60 pieds de large. Du blé d’inde oui mais aussi des tomates, des bleuets, des piments, des pommes de terre, de l’ail et autres fruits et légumes s’offrent à la vue de manière fort appétissante. «Mon blé d’inde a été fraîchement cassé ce matin. Il y a des employés mexicains qui sont à l’œuvre dès 4 heures du matin pour le couper et le mettre dans les sacs», précise le vétéran cultivateur qui n’a jamais cessé de travailler.

Ah oui, il est aussi préposé au stationnement pour un encan le lundi. Si vous vous demandez comment il fait pour tenir une aussi bonne forme, Ti-Rouge confie un truc : un petit verre de fort. Le matin.

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