«Ce n’est pas parce que j’ai une main en moins que je vais m’arrêter. » -Cynthia Pigeon

«Ce n’est pas parce que j’ai une main en moins que je vais m’arrêter. » -Cynthia Pigeon
Malgré une main en moins

Cynthia Pigeon a passé les derniers mois à l’Académie de boxe olympique KO96. Elle n’a jamais eu de main gauche.

À sa naissance, elle n’avait qu’une main droite. C’est l’intervenante du cégep de Victoriaville, là où elle étudiait, qui lui avait suggéré d’essayer cette discipline. «J’ai toujours eu beaucoup de drive et la boxe était une manière saine de faire sortir le méchant», a expliqué la femme de 27 ans.

C’est un peu à reculons qu’elle a finalement décidé de se présenter au club K096. «Ça m’a tout prix pour y aller», se souvient celle qui est native de Farnham. En revanche, elle reconnaît avoir eu la piqure dès les premiers coups de poing qu’elle a donnés. À un certain moment, elle pouvait s’y rendre jusqu’à quatre fois par semaine.

«Ce n’est pas parce que j’ai une main en moins que je vais m’arrêter. Lorsqu’on me dit que je ne suis pas capable d’accomplir une tâche, ça me motive», dit-elle avec conviction. Or, elle confie que l’entraînement a toutefois été difficile. Difficile mentalement et physiquement. Les crochets ont été plus problématiques. «Faire des crochets me faisait mal, mais je me disais que je voulais réussir et être comme les autres boxeurs.»

Quant à la corde à danser, l’exercice qu’elle préférait, elle enroulait la corde autour de son bras gauche et pouvait s’en donner à cœur joie.

«Je n’étais pas certain de pouvoir l’entraîner en raison de ses restrictions physiques, mais c’est une personne que rien n’arrête», a louangé celui qui s’occupait de son entraînement, Tom Durand. Lorsqu’on lui mettait ses deux gants, on ne réalisait plus qui lui manquait une main.»

L’entraîneur était bien heureux de voir qu’elle est partie de zéro et qu’après quelques mois, elle était en mesure d’effectuer de beaux enchaînements.

En manque de boxe

Ayant quitté la région depuis peu, elle confie s’ennuyer du noble art et qu’elle est toujours à la recherche d’un club qui serait prêt à composer avec sa situation particulière.

«J’ai très envie de continuer à en faire», a-t-elle dit. Non seulement la boxe lui a appris à canaliser son énergie, mais elle est heureuse d’avoir appris à se défendre. Un atout important en tant que femme, selon elle. 

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