Quand le voyage devient une thérapie

Quand le voyage devient une thérapie

VOYAGE. Voyager seule à travers le monde le plus souvent possible, armée de son sac à dos et de beaucoup de volonté : c’est le mode de vie qu’a décidé d’adopter la pétillante Drummondvilloise Éliza Lafond. 

Quand elle parle de voyages, Éliza Lafond a les yeux qui brillent et se laisse facilement emporter. «Je pourrais en parler toute la journée !», blague-t-elle.

Le voyage est sa thérapie après une période de sa vie qui a été difficile. «Après le décès de ma mère, j’ai eu besoin de m’évader, de sortir de Drummondville. J’avais besoin d’air», confie-t-elle.

C’est ce qui l’a poussée à acheter des billets d’avion abordables pour Londres en novembre 2016, destination qu’elle avait toujours rêvé de visiter. D’après ses dires, elle s’est rendue à l’agence de voyages en pyjama après avoir vu les rabais. 

Ça a été un immense coup de cœur, plein de belles expériences et d’anecdotes. «Je me suis fait frapper dans le ventre par un vieux monsieur complètement ivre que je ne connaissais pas dans les rues de Dublin, pour aucune raison. Ça arrive», raconte-t-elle avec un petit rire, l’air encore un peu étonné par ce qui lui est arrivé.

Cela ne fait pas un mois qu’elle a remis les pieds à Drummondville après un voyage solo en Espagne et au Portugal qu’Éliza Lafond planifie son prochain trip au Maroc, en septembre. Ce sera son troisième voyage solo en 2017.

Ce qu’elle retire de ses expériences ? Une meilleure gestion du stress, plus de confiance en elle et une certaine facilité d’aller vers les autres. «Ma mère me disait tout le temps :  »ah toi, tu as peur de ton ombre ». Je suis toujours restée avec cette idée-là, et partir toute seule me prouve que ce n’est pas vrai, en quelque sorte. On dirait qu’en étant seule, je suis beaucoup plus attentive à mon environnement. Je remarque plus de petits détails, tout goûte meilleur, et je suis plus sensible à l’attitude des gens.»

Voyager souvent, mais intelligemment

Voyager n’est pas gratuit. Toutefois, ce qui permet à Éliza Lafond de sauter dans un avion si souvent n’est pas la divine providence : elle travaille pour y arriver. «C’est ça qui est très drôle : les gens pensent que j’ai un budget illimité pour voyager autant, mais c’est faux. J’ai simplement fait du voyage ma priorité, et c’est ce qui fait la différence. Je travaille énormément quand je suis ici, ce n’est pas de la chance», explique-t-elle.

Elle ne va pas souvent chez le coiffeur, ne se fait plus de manucures, conduit une voiture avec un peu d’âge… «Il faut faire des choix. Ce sont les petites dépenses au quotidien qui font que je mets de l’argent de côté pour mes voyages. Mon café du matin, je l’investis ailleurs que dans un restaurant», précise la jeune femme.

Et une fois qu’elle est partie, elle gère un budget serré : pas de grands restaurants chics et d’hôtels cinq étoiles. Elle se contente plutôt de dortoirs et de repas peu onéreux dans de petites institutions, par exemple. «N’importe qui qui se donne les moyens de le faire peut voyager.»

«Une femme seule en voyage, c’est dangereux !»

Éliza Lafond ne compte plus les fois où les gens lui ont dit qu’elle était courageuse de partir seule. Pourtant, elle ne se sent pas plus en danger ailleurs qu’ici. «Si tu suis ton instinct et que tu restes aux bonnes places, tout va bien aller. Je n’ai rencontré que de bonnes personnes en voyage. On vit dans une ère où tout le monde a peur de tout le monde. Il faut apprendre à faire confiance», estime la jeune femme, en avouant cependant toucher du bois pour que cela continue dans cette voie.

Elle s’envolera pour le Maroc, en septembre. Si une certaine prudence s’impose, la Drummondvilloise ne s’inquiète pas. «Tant que tu respectes les limites de la culture du pays dans lequel tu vas et tes propres limites, il n’y a pas de peur à y avoir. Je ne pense pas que je vais me promener dans les rues du Maroc à trois heures du matin toute seule, comme j’ai pu le faire en Écosse. S’agit de se renseigner», explique-t-elle d’un ton convaincu.

 

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