Une salle multisensorielle au Centre Frederick-George-Heriot

Une salle multisensorielle au Centre Frederick-George-Heriot
Chareyne Lupien

SANTÉ. Le Centre Frederick-George-Heriot est maintenant doté d’une salle Snoezelen et devient ainsi le premier CHSLD de la région Mauricie-et-du-Centre-du-Québec à utiliser cette approche thérapeutique.

À ce CHSLD de Drummondville, 90 % de la clientèle est atteinte de troubles cognitifs. Seulement dans l’aile du 3e Nord, 39 résidents présentent des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD).

«On cherchait une façon d’apaiser ces symptômes et le besoin était là», fait savoir Andréa Ricard, chef d’unité à l’hébergement du 3e Nord, qui a collaboré à ce projet avec notamment Éric Gervais, technicien en loisirs.  

Cette salle multisensorielle est située au troisième étage. Les murs sont peints en blanc et des éléments lumineux et images captent l’attention. Une musique douce apaise et un fauteuil ainsi qu’une banquette invitent le patient à s’y asseoir pour relaxer. Un panneau avec différentes textures à manipuler et un petit miroir compose également la pièce.

«Le but de la salle Snoezeland est de stimuler la personne et l’apaiser», indique M. Gervais.

Celui-ci note que depuis 2000, cette méthode donne des résultats concluants dans les résidences pour personnes âgées. D’ailleurs, des recherches démontrent des effets bénéfiques à court terme, tels que la réduction de l’agitation et de l’apathie, l’amélioration immédiate de l’humeur et une meilleure gestion de crise.

«Le résultat est souvent flagrant avec les personnes qui ont moins d’interaction, c’est-à-dire celles que lorsqu’on les voit, il ne semble plus y avoir de son ni de lumière. En stimulant les sens, on réussit à entrer en contact avec celles-ci», explique le technicien en loisirs, soulignant que cette méthode permet davantage d’aller capter les besoins primaires du patient.

«Même si certaines personnes ont des troubles de mémoire, la mémoire affective, elle, reste tout le temps. Ça permet donc d’aller chercher leur grande sensibilité et ainsi de diminuer les tensions qu’elles peuvent vivre», ajoute Mme Ricard.

Diminuer le nombre d’entre-doses et le risque de chutes, éviter la somnolence et améliorer la qualité de vie sont d’autres effets positifs que peut apporter l’approche développée aux Pays-Bas dans les années 1970.

«Elle peut également être un moyen pour éviter la contention», fait savoir la chef d’unité.

Ce projet de 28 000 $ comprend également une unité mobile. De cette façon, les patients qui ne peuvent ou ne veulent pas se déplacer dans la salle ont la chance de pouvoir bénéficier des nombreux effets dans le confort de leur chambre. Soulignons également que la Fondation Sainte-Croix/Heriot a assumé le montant total des travaux.

Une preuve concrète

L’Express a été invité à aller visiter la salle de même qu’à témoigner des effets de cette approche sur une personne.

Gilles Laniel est résident au Centre Frederick-George-Heriot depuis presque deux ans. Il a besoin d’accompagnement pour ses besoins primaires et les soins d’hygiène. Selon Mme Ricard, il va relativement bien, mais entre parfois dans des phases de démence. Lorsque l’auteure de ces lignes s’est déplacée au CHSLD, il a pu explorer cet espace stimulant.

Sa première réaction a été un soupir d’apaisement. «J’ai senti une libération. Je me sens confortable et apaisé.»

Un lot de fils à fibre optique aux couleurs changeantes a rapidement attiré son attention.

«Lorsqu’il y trop d’éléments ou de personnes, Gilles a de la difficulté à se concentrer et parfois, ça le perturbe, mais là, toute son attention était dirigée vers les fils, c’est extraordinaire», explique son épouse Marie-Thérèse Laplante.

Après sa petite séance, M. Laniel a confié ceci : «Ce matin, je n’allais pas bien, mais maintenant, je me sens très bien.» Voilà une preuve tangible que la nouvelle salle Snoezelen du Centre Frederick-George-Heriot peut faire une différence dans la vie de ces résidents.

 

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