Hydrocarbures : le mouvement de contestation ne s’atténue pas

Hydrocarbures : le mouvement de contestation ne s’atténue pas
Les citoyens sont invités à afficher les pancartes «Vous ne passerez pas!»

Le mouvement citoyen en faveur de la protection de l’eau potable ne s’atténue pas. Le Comité de citoyens de Drummondville, avec 135 autres dispersés au Québec, invite la population à refuser toute intervention de compagnies pétrolières et gazières sur son territoire et à l’afficher ouvertement à l’aide des pancartes «Vous ne passerez pas

«Si le gouvernement a manqué à son devoir de protection en offrant le territoire québécois aux compagnies pétrolières et gazières, nous, citoyens, nous nous devons de nous unir pour nous protéger, d’abord nous-mêmes et nos enfants ainsi que les générations futures», clame Anie Langelier, du comité citoyen de Drummondville.  

Mme Langelier rappelle que le Réseau Vigilance Hydrocarbure Québec (RVHQ) a créé récemment un journal,  «À l’heure des choix»,  qui contient tout ce qu’il faut savoir sur les enjeux de l’exploitation et du transport des hydrocarbures. «En lisant les textes et en voyant les photos, la population comprendra très vite la menace que représente la présence de compagnies pétrolières et gazières dans son paysage», expose-t-elle.

Les citoyens de Drummondville peuvent trouver le journal, en dépôt exclusif, à La Tabagie Marier, coin Hériot et Marchand.

Par ailleurs, 230 municipalités, dont Drummondville, ont déposé leur règlement de protection de l’eau potable dans lequel elles établissent une distance séparatrice minimale de 2 km entre les sources d’eau potable et les puits gaziers ou pétroliers.

Comme on le sait, le gouvernement du Québec s’apprête à réviser cet été le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP).

Ces municipalités demandent au ministre Heurtel d’utiliser son pouvoir discrétionnaire et de leur accorder une dérogation pour qu’elles puissent appliquer cette distance minimale et ainsi mieux protéger les sources d’eau potable de près de 3,5 millions de citoyens au Québec.

La dérogation que prévoit l’article 124 de la Loi sur la qualité de l’environnement (RLRQ, c. Q-2) permettrait aux municipalités d’imposer des normes plus sévères que celles qui sont prévues dans le RPEP. Rappelons que le RPEP, adopté en 2014 sans consulter les municipalités, prévoit une distance minimale de 500 mètres entre les sources d’eau potable et les puits gaziers ou pétroliers.

Sur le plan politique, Québec solidaire a déposé un projet de loi visant à interdire la fracturation hydraulique et la stimulation chimique des puits sur tout le territoire du Québec.

«La fracturation hydraulique représente un grand danger pour l’environnement, pour les terres agricoles et pour les populations qui habitent près des zones de forage. Les conséquences peuvent être fatales : contamination de l’eau potable, introduction de produits chimiques cancérigènes dans l’environnement, émanations de méthane et induction de l’activité séismique. Il y a longtemps que le gouvernement aurait dû interdire complètement cette technique dangereuse, à l’instar de la France, du Vermont et de New York », a déclaré la députée Manon Massé.

La fracturation est une technique couramment utilisée dans l’exploitation du gaz de schiste qui consiste à injecter un mélange d’eau et de produits chimiques à haute pression dans des puits pour fissurer la roche afin de libérer le gaz ou le pétrole.

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