L’affaire de la bière, un mythe, soutient Dominic Vézina

L’affaire de la bière, un mythe, soutient Dominic Vézina
Dominic Vézina

RÉGIONAL|. «L’histoire de la bière, c’est un mythe. Je ne lui ai jamais rien donné, rien remis», a soutenu Dominic Vézina, accusé avec Pierre-François Blondeau et Jean-Christophe Martin d’agression sexuelle sur une adolescente de 15 ans lors d’une soirée «rave» au Complexe Sacré-Cœur de Victoriaville en octobre 2014.

Après Jean-Christophe Martin, jeudi, c’était au tour de Vézina de témoigner pour sa défense, hier, au palais de justice de Victoriaville.

Dominic Vézina a souligné qu’il n’a pas consommé de bière ce soir-là puisqu’étant représentant pour une compagnie de bière concurrente, il n’entendait pas boire les produits Molson qu’on y servait lors de la soirée, respectant ainsi, a-t-il dit, une règle non écrit.

L’accusé a fait savoir au jury, formé de six femmes et de six hommes, qu’il s’était fait un mélange de boisson forte (un vodka avec du jus de canneberge). «A-t-elle bu une gorgée dans mon verre? Je ne sais plus. De toute façon, je n’y avais rien mis», a-t-il souligné.

Dominic Vézina, à la soirée à Victoriaville, avait accepté de donner un coup de main bénévolement à son ami Jean-Christophe Martin. Quant à Pierre-François Blondeau, qu’il connaissait pour sa musique, il le rencontrait pour la première fois.

Questionné par son avocat Me Félix-Antoine T. Doyon sur les bracelets devant permettre l’identification des personnes mineures et majeures, Dominic Vézina a indiqué qu’il n’était pas au courant du code de couleurs. «Mais les bracelets, on les voit tous pareils», a-t-il dit, tout en reconnaissant qu’il y avait des mineurs à la soirée. «Il y en avait, ça se voyait les jeunes visages, on le savait», a-t-il confié.

L’accusé se souvient aussi d’avoir remis un shooter de vodka à une jeune femme qui célébrait, ce soir-là, ses 18 ans.

La première rencontre

Dominic Vézina a raconté avoir vu la plaignante à quelques reprises durant la soirée.

Alors qu’il prenait place sur la scène, l’accusé a eu, a-t-il dit, un «eye contact», intense, un regard soutenu avec l’adolescente.

«Elle avait l’air d’une femme avec ses formes, les hanches, la poitrine, son visage aussi et son maquillage», a-t-il souligné.

Comme ils ne pouvaient s’entendre, tellement la musique était forte, Dominic Vézina a esquissé un signe, de sorte que tous deux sont sortis de la salle.

«Elle s’exprimait super bien. Elle avait l’air normal, ne présentait aucun signe. Il n’y avait rien dans sa démarche», a-t-il dit.

Par la suite, l’accusé a raconté ce qui s’est déroulé dans la loge (cuisinette) avec la jeune femme. Tous deux ont pris place sur un divan pour se retrouver en mode séduction. «On a échangé quelques informations, nos noms, nos âges. Elle m’a confié avoir 18 ans et qu’elle étudiait pour aller en médecine.»

Puis, un rapprochement est survenu. «On s’est embrassés et cela a mené à une fellation. J’ai compris qu’elle voulait avoir du plaisir. Elle a enlevé son pantalon. Nous avons eu une relation sexuelle vaginale de courte durée parce que les gars (Blondeau et Martin) sont arrivés», a relaté Dominic Vézina, niant, par ailleurs, avoir eu une relation anale avec la plaignante.

À la fin de soirée, Vézina a revu la plaignante accompagnée d’une amie. «Elle m’a demandé ce qu’on faisait. Je lui ai dit qu’on dormait à Victoriaville et je les ai invitées à venir. La plaignante a accepté, son amie a refusé», a-t-il signalé.

Dans le Jeep, l’accusé raconte avoir embrassé la plaignante. «Il y aussi eu une courte fellation parce qu’il y avait beaucoup de gens autour», a-t-il confié.

En retour vers l’Auberge Hélène, Dominic Vézina dit avoir senti que la plaignante voulait. «Elle m’a dit : fo…-moi bae», a-t-il soutenu, ajoutant avoir eu une relation sexuelle vaginale avec elle.

Dans la  chambre, Dominic Vézina dit avoir constaté un rapprochement sur un lit entre la jeune fille et Jean-Christophe Martin, de même que la tentative du photographe de se joindre à eux.

Peu après, la plaignante et Martin ont pris la direction de la salle de bain. «Je ne les ai pas vus sortir. Je me suis couché. Ma soirée était terminée», a-t-il noté.

Au petit matin, la plaignante aurait réveillé Dominic Vézina pour récupérer ses souliers dans le véhicule. «Je l’ai accompagnée», a-t-il dit.

Le juge François Huot de la Cour supérieure du Québec, qui préside le procès, a ensuite ajourné l’audience à lundi matin.

Le procès reprendra alors avec le contre-interrogatoire mené par le procureur du ministère public, Me Éric Thériault.

Après 10 jours d’audience, le procès a permis, jusqu’ici, l’audition de 16 témoins en poursuite et deux autres en défense.

Partager cet article