La main-d’œuvre? Une denrée de plus en plus difficile à trouver

La main-d’œuvre? Une denrée de plus en plus difficile à trouver
La production de canneberges était présente par trois entreprises différentes.

RÉGIONAL| D’abord annoncé avec 100 emplois, c’est près de 200 que les onze entreprises participant au Rendez-vous de transformation alimentaire avaient à proposer aux chercheurs d’emplois dans ce secteur au Centre-du-Québec. Difficile le recrutement de la main-d’oeuvre? Assurément, a-t-on répondu invariablement dans les stands de chacune des entreprises présentes.

C’est la première fois que s’organise une telle activité au Centre des congrès de Victoriaville et elle l’a été à la demande des employeurs, note Caroline Bouchard, du comité sectoriel de main-d’œuvre en transformation alimentaire. Elle précise que ce genre de foire en est à sa huitième édition au Québec et que, en moyenne, les employeurs parviennent à pourvoir 40% des postes qu’ils ont à offrir.

On murmure qu’il y aurait possibilité que s’organise cet automne à Victoriaville une autre activité du genre, celle-là étant multisectorielle.

Au Rendez-vous de la transformation alimentaire, chacune des entreprises présentait sa liste de postes à pourvoir, des emplois étudiants, saisonniers ou à temps plein, renseignait les visiteurs sur la nature du travail et ses exigences.

Certaines ont profité du Rendez-vous pour garnir leur banque de curriculums, d’autres allaient même jusqu’à faire des entrevues d’embauche sur place.

Tous les représentants à qui la question a été posée ont répondu qu’était laborieux le recrutement de la main-d’œuvre et cela pour plusieurs raisons.

Chez Agropur et chez Parmalat, par exemple, on observe qu’il est difficile de pourvoir à des postes spécialisés. Du côté de Parmalat (Lactantia) qui a connu une poussée de croissance au cours des deux dernières années (185 nouveaux emplois), on dit qu’il devient de plus en plus difficile de recruter pour des postes spécialisés. Pas évident, semble-t-il de convaincre des gens de sortir d’un grand centre pour emménager dans une plus petite ville, même si celle-ci revêt beaucoup d’attraits.

Du côté d’Agropur, on soutient que les électromécaniciens se font rares; on se les arracherait. Les jeunes bouderaient ce métier parce qu’ils ont l’impression que dans les usines, c’est un robot qui finira par effectuer leur travail. Il y aurait méconnaissance de ces métiers, malgré tous les efforts des institutions scolaires pour les promouvoir. «Ce ne sont pas des métiers payants, a-t-on dit chez Agropur, ce sont des métiers très payants!» Toujours chez Agropur, on mentionne qu’il est possible pour certains d’occuper d’abord un travail de manœuvre pour ensuite grimper les échelons. La cinquième secondaire constitue une exigence minimale. «On veut des gens pour nous aider au travail, qui sont efficaces, autonomes et en mode solution!»

Au stand de Vivaco – qui fait travailler 650 personnes – c’est pour les emplois non spécialisés qu’on a le plus de mal à dénicher des travailleurs. Dans son secteur de la quincaillerie par exemple, Vivaco a besoin de gens qui «savent être», mais qui sont aussi capables de renseigner le client qui sait bricoler ou qui veut réparer sa plomberie.

Toujours chez Vivaco, on dit que comme le taux de chômage est plutôt bas dans la région, l’employeur doit faire vite, les chercheurs d’emploi ayant beaucoup de choix.

Le recrutement est un défi constant, dit-on chez Olymel.

Du côté de Canneberges L&S, la difficulté d’embauche tient au caractère saisonnier du travail et au fait que dans ce domaine, les besoins en main-d’œuvre surviennent tous en même temps. On s’arracherait aussi les employés, de plus en plus difficiles à fidéliser, ce qui serait une caractéristique de la nouvelle génération de travailleurs. On admet que dans ce secteur, plusieurs emplois sont répétitifs.

Chez Aliments Baril de Saint-Léonard-d’Aston, on tente de recruter des travailleurs du côté de Victoriaville… qui ne se trouve pas plus loin que Trois-Rivières.

Enfin, d’autres entreprises comme Fruit d’Or, Vetoquinol, Atoka, Boulangerie Lemieux, également présentes au Rendez-vous, ont, comme les autres, reçu une cohorte de 19 nouveaux arrivants venus en autobus de Montréal en quête d’un emploi en région.

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