La réalité peu évidente d’un proche aidant

La réalité peu évidente d’un proche aidant

SANTÉ. Travailler sans compter ses heures, élever deux enfants en bas âge et prendre soin de ses parents : c’est comme cela qu’a commencé le rôle de proche aidant de Luc Gaudreau au milieu des années 1990 et qu’il accompli encore aujourd’hui. Une réalité qui n’a pas toujours été évidente. 

Au départ, le rôle de Luc Gaudreau auprès de ses parents était principalement les rendez-vous chez le médecin, les travaux à la maison familiale et faire des appels téléphoniques pour eux.

Cependant, ça a changé au fil du temps. «En 2009, nous avons dû vendre la maison familiale, dans laquelle ils ont habité pendant 45 ans. Puis, les premiers signes de la maladie d’Alzheimer se sont déclarés chez mon père, et ma mère a dû subir plusieurs traitements pour soigner un cancer», raconte Luc Gaudreau.

En 2014, ses deux parents sont hospitalisés en même temps. Cela implique plusieurs rendez-vous de suivis avec les médecins, des visites régulièrement… «J’ai vu que j’avais besoin d’aide. J’ai demandé à un ami proche du système hospitalier s’il ne connaissait pas quelqu’un qui pourrait venir faire un tour de temps en temps pour donner un coup de main. Et j’ai trouvé Nicole.»

Nicole est une infirmière auxiliaire à la retraite, qui a longtemps travaillé au Centre d’hébergement et de soins longue durée Frederick-George-Heriot. Quand il parle d’elle, Luc Gaudreau l’apparente à un ange. «Assurer auprès de mes parents une présence aimante et réconfortante au début de chaque journée était vital pour eux et salutaire pour moi, qui n’arrivait plus à tout concilier.»

Son père décède en janvier 2016, à l’âge vénérable de 92 ans. Sa mère est transférée peu de temps après au Centre d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD) Frederick-George-Heriot. «Ma mère souffre de dégénérescence maculaire, de pertes cognitives et d’une certaine surdité, et c’est difficile pour elle. Je m’y rends presque tous les soirs après le travail, et Nicole lui rend visite très souvent», exprime Luc Gaudreau.

Son épouse a aussi été très impliquée. «C’était un peu comme ma proche aidante, illustre-t-il. Nous avons les mêmes valeurs familiales, et elle a été très compréhensive.»

Toutefois, le communicateur met en garde les personnes qui, comme lui, assument ce type de responsabilités. «On en fait énormément pour nos proches. Le danger est de ne pas être à l’écoute de potentiels signaux d’alarme comme le stress, l’anxiété, la culpabilité ou la fatigue. Il ne faut pas hésiter à en parler!, affirme celui qui avoue avoir tendance à en faire trop. C’est là que les organismes comme l’Association des personnes proches aidantes de Drummondville deviennent essentiels : ils sont là pour nous.»

Il ajoute également que la famille des personnes âgées est importante comme jamais. «Dans le contexte difficile actuel en santé, il est essentiel que les proches se manifestent et agissent en toute humanité», déplore Luc Gaudreau. 

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