Le médiateur: une solution pour aplanir les conflits?

Le médiateur: une solution pour aplanir les conflits?
Un médiateur pour éviter qu'un conflit ne dégénère.

Lorsque les habitudes des voisins entravent notre qualité de vie, qu’un malentendu dégénère entre collègues de travail, qu’on n’arrive plus à communiquer avec un proche, que faire pour remédier à la situation? Et si l’on faisait appel à un médiateur?

Depuis 2002, Commun Accord offre un service de médiation gratuit à ceux qui souhaitent éviter le processus judiciaire. Ayant pignon sur rue Saint-Joseph, l’organisme de justice alternative dessert les habitants de toute la MRC de Drummond.

L’idée n’est évidemment pas de remplacer l’avocat, mais d’aider les gens à  trouver des solutions. «Notre rôle est d’accompagner les gens dans une saine gestion d’un conflit. Ce sont des gens qui ne veulent pas se retrouver devant les tribunaux et préfèrent s’entendre à l’amiable»,  explique d’entrée de jeu Martine Poirier, qui est responsable du volet médiation citoyenne chez Commun Accord.

Les sources de conflits entre citoyens peuvent être nombreuses: neige déposée au mauvais endroit, ordures d’animaux domestiques laissées ici et là, stationnement occupé sans permission, empiètement sur le terrain de l’autre, tapage nocturne, enfants trop bruyants.

Le lieu de travail est souvent un terreau propice aux frustrations: collègue irrespectueux, difficulté à s’affirmer, à faire valoir ses idées.

Forcément, plus on attendra avant de régler les problèmes, plus les frustrations et la colère s’accumuleront, d’où l’utilité, pour ne pas dire la nécessité, de faire appel à la médiation, à un regard neutre. Les émotions freinent souvent l’empathie, la capacité de voir la situation du point de vue de l’autre, observent les médiateurs.

En bout de ligne, un conflit qui perdure peut entraîner de lourdes conséquences: déménagement, démission, renvoi professionnel, voire une dépression.

«Les gens ont tendance à remettre leur pouvoir  entre les mains d’une autorité comme la municipalité, la police, le gouvernement.  Grâce à notre service, les gens reprennent du pouvoir sur une situation. On amène plutôt les gens à se parler», assure Martine Poirier.

Journée des médiateurs

Samedi, les neuf médiateurs de la région offrant bénévolement leurs services accueillaient quelque 150 médiateurs en provenance de partout au Québec à l’Hôtel Dauphin, à Drummondville, afin d’échanger sur leur pratique ou encore bonifier leur coffre d’outils. Une dixième rencontre annuelle pour les équipes des 23 groupes membres du Regroupement des organismes de justice alternative du Québec.

Les bénévoles de la médiation sont avant tout des gens disposant d’une solide expérience de vie, sans pour autant être des spécialistes de la gestion de conflit,  assure Martine Poirier.

Chez Commun Accord, il est courant d’accueillir des gens au profil varié dans l’escouade de médiateurs. Intervenants, retraités, ex-enseignants, leur expérience est variée, mais tous excellent à établir un terrain propice à l’échange relationnel. De toute façon, l’organisme leur offre une formation de 21 heures pour bien les préparer à leur nouvelle mission visant à établir ou à rétablir un dialogue.

«Nos médiateurs proposent une approche relationnelle à partir de ce que les gens vivent. On ne travaille pas juste sur la situation, mais sur les émotions», insiste Mme Poirier.

Lorsqu’ils reçoivent une demande d’intervention, les médiateurs rencontrent d’abord chacune des parties séparément, de façon à les préparer à une éventuelle démarche ou rencontre. Leur mission pourrait se résumer ainsi: dénouer, désamorcer, ouvrir le dialogue.

«Avant d’envisager de déménager ou de démissionner, il faut peut-être prendre le temps de s’asseoir avec l’autre personne. C’est alors que la médiation devient un facilitateur», conclut Martine Poirier.

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