Homosexualité chez les personnes âgées : une réalité méconnue

Homosexualité chez les personnes âgées : une réalité méconnue

SEXUALITÉ. Le GRIS Mauricie-Centre-du-Québec entend développer un programme dans les prochaines années afin de démystifier la réalité des personnes âgées LGBTQ+ dans les résidences. Selon, eux, il y a du pain sur la planche. 

«C’est une réalité dont on parle très peu. Ce que nous avons remarqué, c’est qu’il y a une tendance pour la communauté lesbienne gaie bisexuelle transexuelle queer (LGBTQ+) de rentrer dans le garde-robe une fois qu’ils entrent dans une résidence», souligne le président de GRIS Mauricie-Centre-du-Québec Yvan Dion.

Son collègue, Yves Samson, abonde en ce sens. «Je travaille en milieu d’hébergement, et je serais incapable de dire qui fait partie de la communauté LGBTQ+ et ceux qui ne le sont pas. On dirait qu’ils sont invisibles.» Et puisque le nombre d’aînés qui franchiront les portes des centres d’hébergement ne fera qu’augmenter au cours de la prochaine décennie, il est important d’y porter une attention particulière, croient les deux hommes. 

C’est donc dans cette optique que l’organisme souhaite adapter ses services afin d’ajouter les résidences pour personnes âgées sur leur liste, dans le but de démystifier une réalité bien présente mais encore méconnue. Les ateliers ressembleraient à ceux qui sont offerts actuellement dans les écoles : deux intervenants qui se déplacent sur les lieux et qui répondent aux questions. Cependant, aucune porte n’est fermée quant à la composition exacte des interventions.

Présentement, le GRIS Mauricie-Centre-du-Québec est à l’étape de constituer une équipe de bénévoles solide. «C’est une idée qui a été mise sur pied, et on souhaite y aller étape par étape. On veut s’assurer que les personnes qui vont venir faire les formations vont rester, pour ensuite être capable de circuler dans divers milieux. Nous en sommes encore à consolider notre équipe», a exposé Yves Samson. Ils pensent en arriver à pouvoir circuler entre les diverses résidences de la Mauricie et du Centre-du-Québec d’ici deux ans.

Des formations seraient aussi offertes au personnel des établissements afin de faire reculer les préjugés. 

Est-ce plus difficile de sortir du garde-robe à un âge plus avancé ? «C’est plus difficile de se faire à l’idée, disons. Il ne faut pas oublier que les aînés ont bien souvent connu l’époque où l’homosexualité, par exemple, était criminalisée. Ça ne peut pas ne pas laisser de traces», dévoile Yvan Dion en évoquant une de ses proches, qui l’a toujours soutenu mais qui ne comprenait pas nécessairement ce qu’il vivait.

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