D’ici décembre 2017, on aura vidé de tous ces patients orphelins le guichet d’accès à un médecin de famille. C’est le docteur Benoît Gervais, directeur adjoint des services professionnels au Centre intégré universitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS), qui y aspire… et l’affirme.
Il a ainsi réagi aux statistiques qu’a publiées la Coalition avenir Québec (CAQ) il y a quelques jours déplorant, notamment, qu’en Mauricie et au Centre-du-Québec 32 429 patients orphelins étaient en attente d’un médecin de famille, une attente variant entre 389 et 623 jours.
Il faut dire que ce nombre ne tient compte que des patients inscrits au guichet d’accès, parce que, au total, c’est 80 967 personnes dans la région sociosanitaire qui n’ont pas de médecin de famille. Ce nombre a d’ailleurs diminué de 44 216 en deux ans, selon les chiffres du CIUSSS.
Difficile, dit le docteur Gervais, d’expliquer ces données de façon sensée et intelligente. Des données qu’il ne conteste pas, par ailleurs, mais qui, selon lui, sont déjà en train de bouger dans le bon sens. Au 30 mars dernier, on dénombrait déjà 5000 patients de moins au guichet d’accès que les statistiques diffusées par la CAQ.
Il explique que les médecins de tous les coins du territoire sont à prendre le «taureau par les cornes» afin d’atteindre les cibles ministérielles. Celles, entre autres, de faire en sorte qu’en décembre 2017, 85% de la population aura son médecin de famille. En Mauricie et au Centre-du-Québec, on s’y trouve presque avec un taux de 83,54% (78% en 2015).
Mais le docteur Gervais vise mieux.
Depuis le début de février, après des discussions autour des tables territoriales, les médecins auraient adopté différentes stratégies pour se répartir la patientèle orpheline.
Un nouveau médecin, par exemple, se verra attribuer 12 patients par semaine pendant 42 semaines pour en atteindre 504 au bout de l’année. Le plus vieux médecin ayant déjà une clientèle de 1750 à 2200 patients, par exemple, n’aurait à en accueillir qu’un nouveau toutes les deux semaines. Les médecins d’Arthabaska et de L’Érable auraient adopté intégralement cette répartition mathématique, solution proposée par le département régional de médecine familiale.
Si l’omnipraticien se montre si confiant de pouvoir vider le guichet d’accès, c’est que de nouveaux médecins s’amènent dans la région, 26 nouveaux l’an dernier, 40 très bientôt pour l’ensemble du territoire.
«Parce que sept nouveaux médecins s’installeront dans Arthabaska-Érable, vous allez sentir la différence chez vous. Et cela dès septembre. Vous allez entendre des gens vous dire qu’on les a enfin appelés pour leur donner accès à un médecin de famille.»
«Il y a de la concertation comme il n’y en a jamais eu!», soutient encore Dr Gervais. Il affirme qu’on est en train de «redresser le grand bateau de la santé, que les médecins de famille sont plus sensibles et conscients de la responsabilité collective qui leur incombe, celle de prendre à bras-le-corps les services de première ligne». Jusqu’à maintenant, les médecins avaient une pratique plus individuelle, soutient encore le directeur adjoint aux services professionnels.
Avec une première ligne plus forte et plus accessible, une «organisation plus intelligente», c’est tout le système qui va s’en ressentir, souligne le médecin, parlant par exemple d’une plus grande «fluidité» à l’urgence.
Enfin, si le nombre de patients inscrits au guichet d’accès a augmenté (7598 dans Arthabaska-Érable, selon les données publiées par la CAQ), c’est que, justement, note Benoît Gervais, les gens sont de plus en plus incités à recourir à cette procédure.
Pour s’inscrire au Guichet d’accès à un médecin de famille, la population est invitée à se rendre sur le site Web du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec dans la section Trouver un médecin de famille : www.gamf.gouv.qc.ca.
