Classes de cheminement continu, comme un service cinq étoiles

Classes de cheminement continu, comme  un service cinq étoiles

ÉDUCATION. Chaque année, une centaine d’étudiants, divisés en dix classes, viennent s’asseoir derrière les bureaux de cheminement continu de la polyvalente Marie-Rivier. 

«Quand les élèves ont besoin de bretelles, on les envoie à Marie-Rivier», résume la directrice Maude Trépanier avec un sourire. Et ces élèves qui ont besoin de bretelles, qui sont-ils? Des adolescents et des jeunes adultes entre 13 et 21 ans qui, souvent, arrivent de l’école primaire mais ne peuvent être mêlés à une classe régulière puisqu’ils doivent bénéficier d’un encadrement plus serré.

Elle décrit d’ailleurs l’accompagnement offert dans les classes comme  un service cinq étoiles.

«Nous avons une classe où les élèves ont des déficiences prononcées : ils ne parlent pas, ou très peu, et quelqu’un les accompagne dans toutes les sphères de leur vie. Les intervenants les font cheminer dans leurs apprentissages et misent beaucoup sur la motricité fine ou les sensations», explique-t-elle. Dans cette classe, on compte en tout temps un professeur, deux techniciennes en éducation spécialisée, une préposée aux bénéficiaires et un surveillant pour ces dix élèves aux besoins particuliers. Il y a même une piscine à balles derrière les bureaux.

Au sein des autres classes, ce sont des étudiants dont le niveau académique oscille entre la 2e et la 5e année du primaire. Un partenariat entre le restaurant Chez Louis, le Collège Ellis et la polyvalente existe. «Vous savez, les ustensiles roulés dans des serviettes de table, les salières et les poivrières? Ce sont nos élèves qui s’occupent de ça, dévoile Maude Trépanier d’un ton fier. L’objectif est qu’ils puissent vivre quelque chose hors de leurs bancs d’école et de les aider à s’acclimater à un nouveau milieu.»

Plus les élèves sont autonomes, plus ils peuvent progresser et changer de classe au fil du temps jusqu’à ce que Maude Trépanier appelle le «cheminement continu niveau 7», la dernière, mais non la moindre, classe d’adaptation scolaire. Dans celle-ci, les étudiants effectuent des stages plusieurs jours par semaine dans un milieu de travail. «Souvent, lorsqu’ils finissent leurs études et qu’ils conviennent à l’employeur, ils ont un emploi en quittant Marie-Rivier», spécifie-t-elle.

«L’adaptation scolaire, je l’ai tatouée sur le cœur!»

Les défis qui s’imposent à des intervenants sont nombreux. «Il faut se concentrer sur les besoins de l’élève. C’est la première chose. C’est aussi une vocation, pas seulement un métier : il faut profondément aimer travailler avec cette clientèle», croit fermement Maude Trépanier, elle-même une orthopédagogue de formation. Le lien de confiance, à la fois entre les élèves et les professeurs et avec la famille, est également excessivement important.

Les installations doivent aussi être songées pour accueillir ce type de clientèle. «Nous avons des ascenseurs pour les étudiants à mobilité réduite. Nous devons aussi être capables de garantir la sécurité de nos intervenants et de nos élèves, notamment en ayant des locaux pour les crises. C’est une de nos premières préoccupations», exprime Maude Trépanier.

Est-ce que la perception des élèves de régulier envers ceux du cheminement continu est positive, selon elle? «Il y a beaucoup de progrès, c’est quelque chose que l’on vit, que l’on sent de plus en plus. Les deux côtés en sortent avec des acquis extrêmement enrichissants. À l’externe, j’ose espérer la même chose.»

 

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