Un choc Auger-Aliassime/Shapovalov en demi-finale

Un choc Auger-Aliassime/Shapovalov en demi-finale
Félix Auger-Aliassime

TENNIS. La journée de vendredi a été marquée par l’accession des deux jeunes merveilles du tennis canadien, Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov, à la ronde demi-finale en simple du Challenger Banque Nationale de Drummondville.

Le Québécois de 16 ans et l’Ontarien de 17 ans ont donc rendez-vous ce samedi après-midi avec, à l’enjeu, une des deux places en finale. Quelle belle manière de départager la série de tournois en sol québécois! Après Shapovalov à Gatineau et Auger-Aliassime à Sherbrooke, lequel des deux pourra saisir l’opportunité de finir ça en beauté à Drummondville?

Ce sera le troisième duel entre les deux joueurs, le premier à titre de professionnels. Chez les juniors, ils ont remporté une victoire chacun. La table pourrait-elle être mise de plus belle manière?

Vendredi, les organisateurs ont dû composer avec un heureux problème. De toute évidence, aucun des joueurs en lice n’avait l’intention de baisser les bras, tant et si bien que trois des quatre matchs de la session de jour se sont terminés en trois manches, souvent très longues et âprement disputées.

Résultat : il était presque 19 h quand Shapovalov a finalement mis les pieds sur le court central du centre de tennis intérieur René-Verrier, alors que son duel face au Slovaque Blaz Rola était prévu pour 16 h. Nonobstant ce sérieux défi logistique pour les dirigeants du tournoi, ce qu’on retiendra de cette journée, c’est l’excellent tennis auquel les spectateurs ont eu droit.

Face à Rola, Shapovalov a vite fait de constater que son adversaire n’allait pas se laisser marcher dessus. Martelant son puissant service et répliquant coup pour coup aux assauts du Canadien,

Rola a poussé la première manche jusqu’au bris d’égalité, remporté 8-6 par Shapovalov. La deuxième manche a été tout aussi enlevante, mais Shapovalov a finalement réussi le bris pour filer avec la victoire, 6-4.

Après le match, il y est allé d’un «I love you guys!» bien senti à l’endroit du public drummondvillois, insistant sur le fait que la foule l’avait transporté face un adversaire «qui avait des airs de Milos Raonic», a-t-il ajouté devant la salle comble.

Quant à Auger-Aliassime, il a poursuivi sur sa lancée, en écartant une autre vedette montante, l’Australien de 18 ans Alex De Minaur, en deux manches de 7-5 et 6-3. Si la première manche a été plus serrée, le Québécois l’a attribué au fait qu’il a lui-même ressenti la fébrilité qui régnait autour du court central.

«J’ai effectivement eu du mal à entrer dans le match, notamment à cause de l’environnement dans lequel je me retrouvais ce soir. Une fois que j’ai eu remporté la première manche, les choses se sont replacées pour moi», a-t-il expliqué.

Même s’il lui restait peu de temps pour se reposer en vue de son duel de samedi face à Shapovalov, il avoué avoir très hâte de sauter sur le court. «Je suis vraiment très heureux d’affronter Denis. Ce sera certainement très plaisant de le faire ici» a-t-il ajouté.

Des duels intenses et interminables

En lever de rideau, la paire composée de l’Australien Sam Groth et du Canadien Adil Shamasdin, premiers favoris, et le duo de l’Irlandais David O’Hare et du Britannique Joe Salkisbury ont donné le ton à cette journée rocambolesque, alors qu’ils se sont disputé un duel épique en demi-finale du double, qui est finalement allé à la faveur de Groth et Shamasdin, 7-6, 6-7 et 11-9. Le ton était donné.

Suivant tout de suite après, le Belge Ruben Bemelmans et le Français Gleb Sakharov ont tellement apprécié leur passage à Drummondville qu’ils ont décidé de monopoliser une partie de l’après-midi sur le court central, se livrant du coup un duel de titans qui a manifestement plu à la foule.

Au bout d’une confrontation ayant nécessité trois sets d’une durée totale de deux heures et 30 minutes, Bemelmans, 154e raquette mondiale, a finalement eu raison de son coriace adversaire, pourtant classé 122 rangs plus bas dans l’échelle ATP.

Le Belge a d’abord remporté la première manche par le score de 6-4 avant de plier l’échine 6-7 au terme d’un électrisant bris. Le bris a de nouveau été nécessaire pour déterminer le joueur méritant l’accès au carré d’as et cette fois c’est le gaucher Bemelmans qui a eu le dernier mot en inscrivant un 7-6 à côté de son nom.

En dépit de la défaite, le public drummondvillois se souviendra assurément de Sakharov pour sa fougue, sa détermination et ses répliques à lui-même après ses bons et moins bons coups.

Pour sa part, le champion de la première édition du Challenger en 2015, John-Patrick Smith, a dû à son tour tout laisser sur le terrain face à son adversaire issu des qualifications, l’Allemand Tim Puetz. Le match s’est soldé en trois manches de 6-7, 7-6 (6) et 6-3. Il affrontera donc Bemelmans dans l’autre demi-finale, samedi après-midi.

L’Australien aura d’ailleurs une journée bien chargée, puisque son compatriote Matt Reid et lui ont rendez-vous avec la paire Groth-Shamasdin, samedi après-midi, en finale du double. (JH)

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