L’Institut Jean-Garon souhaite le report du Sommet sur l’alimentation

L’Institut Jean-Garon souhaite le report du Sommet sur l’alimentation
L'entente entre l'Europe et le Canada signée en 2016 est au cœur des sujets sensibles qui préoccupent les agriculteurs

L’Institut Jean-Garon s’inquiète de voir le Sommet de l’alimentation présidé par Laurent Lessard, le nouveau ministre du MAPAQ, qui connait mal les dossiers pointus qui feront l’objet de consultations lors de l’événement, dont la tenue est prévue à l’agenda du Centrexpo Cogéco de Drummondville, du 10 février prochain.

L’Institut Jean-Garon croit en effet que le ministre Lessard, qui a également la charge du ministère des Transports, risque de ne pas avoir de crédibilité auprès des agriculteurs en raison de sa méconnaissance des enjeux actuels du monde agricole.

Dans ces conditions, l’IJG estime que l’événement devrait être reporté. «On a parlé des déboires de Pierre Paradis, mais il faut aussi penser aux dossiers en cours, au Québec», indique Simon Bégin, le porte-parole de l’Institut Jean-Garon, un organisme indépendant et non-partisan, qui souhaite ouvrir des débats sur les grands enjeux agroalimentaires.

Ayant piloté l’événement, l’ancien ministre Paradis devait avoir un plan et des objectifs précis en ce qui a trait à cette importante consultation réunissant des gens de l’industrie agricole, fait valoir M. Bégin. Est-il justifié de maintenir ce sommet improvisé avec un autre ministre, s’interroge M. Bégin.

«Celui-ci (Laurent Lessard) n’a pas été dans la préparation de l’événement. Si le ministre n’est pas écouté, la pertinence d’un tel processus de consultation pose des questions», poursuit-il.

L’idée d’une politique bioalimentaire québécoise était à l’ordre du jour de ce sommet.

Mais il y a également d’autres sujets sensibles qui préoccupent les agriculteurs et seront inévitablement discutés, affirme M. Bégin, notamment la politique de fiscalité, le projet de loi 122, laquelle affaiblira la protection du zonage agricole, ainsi que la controverse entourant le lait diafiltré.

«Quels seront les impacts des ententes sur la mise en marché des produits et la gestion de l’offre?», s’inquiète le porte-parole de l’Institut Jean-Garon.

Celui-ci fait référence au traité sur les produits agroalimentaires entre le Canada et l’Europe signé en 2016 ainsi qu’aux ententes commerciales avec le pays de Donald Trump. Les Américains pressent le Canada de cesser sa protection de la gestion de l’offre.

«Bref, c’est un bien mauvais moment pour avoir un intérim à la tête du MAPAQ», assure Simon Bégin.

«Au-delà des circonstances pénibles qui entourent la démotion du ministre, la tenue du Sommet est une occasion de concertation trop rare et trop précieuse dans le monde agroalimentaire québécois pour être escamotée», signale pour sa part le président de l’Institut Jean-Garon, Jean Pronovost.

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