Menacés d’expulsion à cause de leur chien

Menacés d’expulsion à cause de leur chien
Après avoir tout perdu dans l'incendie du 10 décembre 2016

Moins de deux mois après l’incendie qui a complètement détruit leur demeure de Wickham, Joël Bélanger et Geneviève Guérin risquent à nouveau de se retrouver à la rue. Le propriétaire du logis qu’ils habitent depuis décembre veut les expulser.

Le couple Bélanger-Guérin est actuellement pris dans une situation conflictuelle avec le propriétaire de son nouveau logement, lequel n’hésiterait pas à utiliser l’intimidation pour persuader ses locataires de quitter l’endroit. Au cœur du litige, la présence temporaire de leur chien Ronald.

Pas d’immigrants chez nous

Le ciel nuageux semblait pourtant se dégager pour les Bélanger-Guérin, une famille de six individus ayant tout perdu dans les flammes, le 10 décembre dernier. La communauté s’était mobilisée pour leur venir en aide. Les dons se sont multipliés.

Rapidement, le couple s’est trouvé un logement. Situé au-dessus d’un commerce du centre-ville de Drummondville, le 5 ½ déniché leur a paru convenable, malgré les deux chambres pour cinq personnes. Ne disposant que de peu de temps, Joël et Geneviève se sont accommodés de ce nouveau logis.

L’une des trois filles séjournerait chez les parents de son amoureux, l’autre dormirait dans le salon à défaut d’avoir une chambre comme sa sœur. Leur fils Samuel vit chez ses grands-parents afin de prendre soin d’eux.

Leur nouveau propriétaire semblait bien content d’être tombé sur eux. Il ne désirait pas d’immigrants, selon ce qu’il leur a dit. Le couple Guérin-Bélanger a donc signé un bail d’un an et demi en plus de payer les trois premiers mois d’une seule traite. Il était entendu que leur chatte était admise comme pensionnaire et qu’un local dans l’immeuble leur était temporairement prêté, le temps de donner le matériel inutilisé.

Régulièrement durant le mois de janvier, la propriétaire s’est informée de l’opération, visiblement pressée de voir le va-et-vient prendre fin. Mais jusque-là, tout allait bien.

Pas de chien chez nous

La situation a dégénéré en début de semaine lorsque la pension qui gardait l’un de leurs chiens leur a signalé que l’un d’eux souffrait d’une conjonctivite. Joël et Geneviève sont vite allés le chercher pour l’amener consulter le vétérinaire. Mais le jour précédent sa visite, ils l’ont promené dans le parc.

En l’apprenant, les propriétaires ont envoyé un homme leur livrer un message pour le moins directif. «Là, on a vu le chien. Il faut qu’il parte «right now»», leur a-t-il signifié.

Celui-ci aurait même utilisé un ton menaçant, selon ce qu’en dit Mme Guérin.  «Mardi, il nous a dit de ramasser nos affaires et de partir. Il ajouté qu’il changerait les clés s’il le faut et que les propriétaires étaient prêts à casser le bail et à nous rembourser le mois de février», racontait Mme Guérin, jeudi matin.

Depuis mardi, Joël et Geneviève se sentent menacés par cet homme, qui est débarqué depuis pour leur dire de sortir leur véhicule du deuxième stationnement, qui serait réservé à l’usage commercial, et même de le déneiger.

«Les propriétaires auraient pu nous appeler pour nous parler calmement. Nous aurions pu leur expliquer que nous gardons le chien seulement quelques jours, le temps qu’il guérisse puis de le retourner à sa pension», indique Mme Guérin, qui se désole de cette situation.

 Après l’incendie, les Guérin-Bélanger auraient apprécié de souffler un peu. «On a été barouettés en peu de temps. Ça nous prendrait un logement vite et nous n’en n’avons pas d’autres en vue.»

À la Régie du logement, le couple s’est faire dire qu’il revenait au propriétaire d’entamer des démarches de cession de bail, en supposant des raisons justifiées.  

En attendant, le couple Bélanger-Guérin est sur le qui-vive.

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