Les gens emprunteront sous peu l’Avenue des Frères de la Charité pour se rendre au Collège Saint-Bernard. La mention de leur congrégation au nom de rue actuel, c’est le dernier hommage qu’auront reçu les religieux ayant marqué l’éducation à Drummondville entre 1906 et 2017.
Le maire Alexandre Cusson avait réuni quelques élus et dignitaires vendredi après-midi, à l’hôtel de ville de Drummondville, afin de rendre hommage aux frères qui s’en vont, lundi, vivre leur retraite à Saint-Sulpice.
D’un témoignage à l`autre, il était clair que les religieux ont laissé leur empreinte dans la communauté, à commencer par la fondation du Collège Saint-Bernard, en 1962.
Il y a 111 ans aujourd’hui, quelques Frères de la Charité déposaient leur valise sur le sol drummondvillois avec l’intention ferme d’y mener une mission éducative. Leur détermination a plutôt bien servi la jeunesse de Drummondville, laquelle, d’une génération à l’autre, a rempli leurs classes.
Au début, ils n’étaient d’ailleurs que deux religieux à enseigner à une centaine de garçons, a souligné le président de la Société d’histoire et de généalogie de Drummondville, Claude Verrier.
C’était une autre époque, celle où les collèges accueillaient uniquement des garçons tandis que les filles faisaient leur éducation académique au couvent, sous l’égide des bonnes sœurs.
Visiblement ému, le maire Alexandre Cusson a reconnu l’importante influence sur lui de ces hommes dévoués et fortement impliqués dans la communauté. Il dit en avoir été marqué tout au long de sa vie professionnelle. «N’eût été de cette confiance qu’ils m’ont accordée, jeune, très jeune, je ne serais pas maire de Drummondville, aujourd’hui», a laissé savoir M. Cusson, qui a été le premier directeur laïque du Collège Saint-Bernard, avant d’entrer en politique active.
Monseigneur André Gazaille, du diocèse de Nicolet, le président de la Commission scolaire des Chênes, Jean-François Houle, et l’actuel directeur du collège Saint-Bernard, Dominique Guévin, ont tour à tour commenté l’impact de l’implication de la congrégation au sein de la communauté. À l’intérieur d’un montage vidéo, des élèves du collège Saint-Bernard se sont aussi exprimés sur l’apport des frères dans leur cheminement scolaire.
«Les gens sont reconnaissants de l’éducation qu’ils ont reçue. Ils en parlent. Je n’ai pas eu la chance de bien les connaître, mais depuis 2-3 ans, je les accompagne vers la sortie», a blagué Mgr Gazaille.
Développement sportif
Plusieurs dignitaires ont souligné l’apport du frère Léo Descheneaux, au développement sportif local. Celui-ci a promu le sport, créé plusieurs associations sportives et différents championnats d’athlétisme régionaux, provinciaux et internationaux.
Présent dans la salle, le Frère Deschêneaux, qui a été le supérieur de la communauté des Frères de la Charité du Collège Saint-Bernard pendant plus de 40 ans, a aussi fait rigoler l’assistance lors de sa courte intervention. «Il y a une chose que vous ne savez pas. Quand il était jeune, Léo Descheneaux détestait l’école.»
Remerciements
Sous la plaque nominale qui sera installée sur le chemin du collège, figure l’inscription «Communauté religieuse impliquée de 1906 à 2017 en éducation». Et ce n’est pas tout, les Frères ont également reçu deux plaques commémoratives soulignant leur longue présence communautaire.
Pour la petite histoire, rappelons que d’autres institutions – l’école Garceau et l’Académie David devenue l’école Saint-Frédéric – ont profité du dévouement et des compétences de la communauté religieuse.
Au fil des ans, différentes œuvres consacrées aux démunis ont vu le jour grâce aux actions des Frères de la Charité.
Avant de repartir, dignitaires et invités ont échangé lors d’un petit coquetel. Les souvenirs des uns et des autres agrémentaient les conversations.
Il s’agit d’une page d’histoire qui se tourne pour les Drummondvillois avec le départ de cette congrégation religieuse.
