Valérie Jutras, mère et agricultrice à temps plein

Valérie Jutras, mère et agricultrice à temps plein
Pour Valérie Jutras

Valérie Jutras, 41 ans. À Sainte-Brigitte-des-Saults, cette mère de quatre enfants gère une entreprise agricole en copropriété avec son conjoint, Roger Naegeli. Ils cultivent le maïs, le soya, vendent de l’équipement spécialisé et s’occupent d’un élevage de 6000 poules pondeuses destinées à la reproduction.

En dehors de ses parents ayant été élevés sur une ferme, Valérie Jutras n’avait aucun lien avec l’agriculture avant de se lancer dans cette grande aventure. Son conjoint Roger cultivait la terre déjà lorsqu’elle l’a rencontré.

Il y a six ans, le couple s’est lancé dans l’aviculture. Une toute nouvelle expérience pour Valérie.  «Je n’avais jamais pris une poule dans mes mains de ma vie et je me suis retrouvée ave 6000 poules», raconte en riant l’avicultrice.

En plus de la charge du poulailler, Valérie Jutras doit aussi s’occuper de sa marmaille. Malgré un horaire parfois chamboulé, élever quatre enfants sur une terre agricole lui permet de garder un bel équilibre de vie, de pouvoir être présente pour répondre aux besoins de l’un et de l’autre.

La famille Jutras-Naegeli se lève tôt, mais tout le monde se retrouve au retour des classes. L’horaire du couple peut s’ajuster. «Être agricultrice, c’est un mode de vie que l’on choisit, dit-elle, en soulignant la liberté d’horaire liée à ce métier. Être agricultrice, c’est être plus présent comme parent», insiste-t-elle.

Dès le petit matin, Roger démarre les tâches du poulailler. Elle prend le relai pour le reste de la journée : cueillette et triage des œufs, vérification de l’état de santé des poules, etc. À 15h, elle se libère pour accueillir ses enfants à leur retour de l’école.

En mode techno

Le couple vit sous le règne de la robotisation, ce qui apporte son lot d’avantages : moins de tâches physiques mais plus de gestion et de planification. L’informatisation et l’internet ont presque révolutionné le monde agricole.

Désormais plus instruits que leurs ancêtres, les nouvelles générations d’agriculteurs vivent à l’ère technologique. «Mon bureau est sur cellulaire», blague Valérie qui peut surveiller ses caméras à distances et commander sa moulée.

Désireuses d’être proche de ses enfants, Valérie en profite donc pour s’investir à l’école de ses enfants ou tout simplement pour prendre part à leurs activités. De là à affirmer que la vie d’agricultrice est plus facile qu’avant, ce n’est pas tout à fait vrai. «C’est différent», assure-t-elle.

Déléguer et socialiser

C’est qu’il faut s’entourer, quitte à embaucher du personnel, observe-t-elle. «Je me suis occupée du poulailler seule durant un an, sept jours sur sept. Mes enfants n’en pouvaient plus. J’ai donc décidé de m’entourer. Après tout, j’avais choisi d’avoir des enfants.»

Femme très active, Valérie dit ne pas souffrir de l’isolement souvent associé au mode de vie agricole. Valérie fait partie du conseil d’administration de l’UPA du secteur Centre-du-Québec et côtoie régulièrement des gens en vendant des semences.

Devenir agricultrice a véritablement transformé Valérie. «C’est le projet qui m’a le plus appris sur mes limites et mes capacités. Ça m’a amenée à m’affirmer plus, à ne pas accepter n’importe quoi. Et sur une ferme, il y a tout le temps de nouvelles choses à apprendre, Il faut s’ajuster et s’adapter continuellement. Être à l’affut», note-t-elle.

Porter le titre d’agricultrice est bien sûr possible, confirme Mme Jutras. Mais pour un homme comme pour une femme, c’est un travail qui se fait en équipe, conclu-t-elle.

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